
n°159.Arabie saoudite-Qatar : les raisons d’une rupture
Nouvelle discorde parmi les régimes sunnites du Moyen-Orient : pour la deuxième fois en trois ans, plusieurs pays de la région ont décidé de rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar et de l’isoler en fermant leurs frontières aériennes, terrestres et/ou maritimes, accusant l’émirat de « soutien au terrorisme ». En 2014, déjà, trois pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) – l’Arabie saoudite, le royaume de Bahrein et les Émirats arabes unis – avaient rappelé leurs ambassadeurs à Doha pour protester contre le soutien de l’émirat aux Frères musulmans, après le renversement du régime de Mohamed Morsi, issu de la confrérie et pour dénoncer les liens entre Doha et Téhéran. On n’était pas allé alors jusqu’à la fermeture des frontières et la crise diplomatique avait pris fin au bout de huit mois par un engagement du régime du Qatar à « se conformer à la plate-forme arabe ».
La rupture annoncée ce lundi semble plus sérieuse. L’Égypte a rejoint les trois pays du Golfe, les compagnies aériennes des quatre pays ont annoncé la suspension jusqu’à nouvel ordre de leurs vols à destination et en provenance de Doha, les ressortissants du Qatar – visiteurs ou résidents permanents dans les trois pays du CCG – ont reçu l’ordre de plier bagages dans un délai de 14 jours et le Qatar a immédiatement adopté, en représailles, des mesures symétriques. Pourquoi cette discorde au sein du monde sunnite ? D’abord parce que Riyad n’a jamais admis la prétention du minuscule Qatar à jouer un rôle diplomatique autonome dans la région.

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