
n°467.En Algérie, le pouvoir maintient le pays dans l’impasse
Pour la deuxième fois de l’année et en l’espace de quelques semaines, une grande première dans l’histoire du pays, l’élection présidentielle est annulée en Algérie. Après celle du 18 avril qui devait consacrer pour un cinquième mandat un président fantôme, au seuil de sa vie et depuis déchu par le peuple, c’est au tour de celle du 4 juillet. Il est « impossible » de l’organiser, a fini par admettre le Conseil constitutionneldans un communiqué, dimanche 2 juin, faute de candidatures. À un mois de sa tenue, seuls deux illustres inconnus – Abdelhakim Hamadi, un ingénieur en mécanique, et Hamid Touahri, un vétérinaire – étaient candidats.
Le Conseil constitutionnel a aussi concédé que les conditions d’une élection transparente n’étaient pas réunies : « Il y a lieu de réunir les conditions adéquates pour l’organisation de cette élection dans la transparence et la neutralité en vue de préserver les institutions constitutionnelles qui concourent à la réalisation des aspirations du peuple souverain. »
Cette annulation n’est pas une surprise, tant le scrutin apparaissait chaque jour plus improbable. Considéré comme illégitime, il était massivement rejeté par la rue mais aussi par des magistrats et des maires, indispensables pour l’organisation d’une telle élection. Aucune personnalité d’envergure n’a d’ailleurs osé se lancer dans la course minée, les partis de la coalition au pouvoir ou d’opposition eux-mêmes renonçant à envoyer un candidat. Cette annulation est un échec total pour le pouvoir algérien, en particulier pour le nouvel homme fort de l’Algérie, le général Ahmed Gaïd Salah, le presque octogénaire chef d’état-major de l’armée, qui a pris la main sur la transition et, de fait, le pouvoir.

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