n°482.En Algérie, «tout a changé en quatre mois»
Le 5 juillet 1962, l’Algérie se libérait de 132 ans d’oppression coloniale française. Cinquante-sept ans plus tard, elle se bat pour se libérer d’une autre oppression : un État autoritaire, « système » tentaculaire, opaque et broyeur, mis en place par ceux-là mêmes qui ont lutté contre le colon français. « Faisons du 5 juillet la concrétisation de la libération de l’Homme, après la libération de la patrie », ont appelé ce mercredi 3 juillet dans une vidéo plusieurs personnalités algériennes alors que la vingtième manifestation hebdomadaire contre le régime coïncide ce vendredi 5 juillet avec la date anniversaire de l’indépendance de l’Algérie et devrait mobiliser les foules.
Ce même jour, le président par intérim Abdelkader Bensalah, si peu loquace, a parlé et proposé une nouvelle formule de dialogue pour sortir de l’impasse politique : un dialogue sans l’État ni l’armée. Il serait conduit « en toute liberté et en toute transparence », par « des personnalités nationales crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane ni ambition électorale », a assuré Bensalah, mais cette (réelle) ouverture resterait dans les clous du régime, à savoir un cadre constitutionnel décrié et l’organisation d’une présidentielle dès que possible.
L’annonce intervient au moment de la démission d'un des 4 B honnis, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), maigre concession de la part d'un pouvoir paralysé tant l'homme n'a plus de légitimité. Il reste les « B » les plus puissants : le chef d'État intérimaire, Bensalah, le premier ministre Bedoui et surtout un général d'armée qui répond à d'autres initiales et qui refuse de céder aux revendications du peuple : Ahmed Gaïd Salah, l'homme fort du pays.
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