n°435.En Libye, le maréchal Haftar pulvérise le processus de paix

Chassez le naturel du maréchal libyen Khalifa Haftar, il revient au galop. L’ex-soutien du dictateur Kadhafi, 75 ans, qui s’est imposé ces dernières années auprès de la communauté internationale comme un acteur clé de la sortie du bourbier libyen, l'autoproclamé chef de l'Armée nationale libyenne (ANL) qui contrôle l’est et une grande partie du sud de la Libye, étale sa nature de va-t-en-guerre violent et sanguinaire à la face du monde.

En lançant jeudi 4 avril une offensive militaire pour conquérir la capitale Tripoli provoquant à ce jour au moins 32 morts, plus d’une cinquantaine de blessés et près de trois milliers de déplacés, l’ancien chef du corps expéditionnaire dans l’armée de Kadhafi a pulvérisé un long et déjà très laborieux processus de paix sous l’égide des Nations unies visant à ramener un semblant de stabilité dans ce pays disloqué par huit ans de guerre et de chaos généralisé.

Concentrés dans la banlieue sud de Tripoli, notamment à Wadi Rabi et autour de l'aéroport international inutilisé depuis sa destruction en 2014, les violents combats terrestres, appuyés par des raids aériens, opposent les hommes d’Haftar aux « forces loyales » du fragile gouvernement d’union nationale (GNA), le gouvernement officiellement reconnu par la communauté internationale qui tient Tripoli et l’ouest du pays, dirigé par Faïez Sarraj.