
n°267.Erdogan lance ses troupes à l’assaut des Kurdes de Syrie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan en rêvait depuis longtemps : lancer son armée à l’assaut d’Afrin, l’une des trois enclaves tenues par les milices kurdes syriennes des Unités de protection du peuple (YPG) et de sa branche politique, le Parti de l’union démocratique (PYD), le long de frontière syro-turque. Depuis plusieurs jours, le chef d’État annonçait depuis Ankara l’imminence de l’offensive. Dans la nuit du 18 au 19 janvier, l’artillerie turque a effectivement commencé le pilonnage du petit territoire, que l’on appelle « canton », puis son aviation a pris le relais. Dimanche, les forces terrestres ont franchi la frontière pour entrer dans l’enclave. Même s'il n’y aura sans doute pas de véritable offensive terrestre. Si les images des télévisions turques montrent un déploiement considérable de chars et de véhicules blindés, l’offensive turque, baptisée cyniquement « Rameau d’olivier », paraît avoir une portée limitée. Plus que l’occupation de l’enclave, elle vise sans doute l’instauration d’une zone de sécurité sur la frontière.
Dans cette partie d’échecs qui se joue sur la frontière, la Turquie a d’abord avancé ses pions syriens : les groupes de l’Armée syrienne libre (ASL) qui sont dans son giron. Ce sont eux qui, les premiers, ont pénétré samedi dans la poche kurde, à partir de la ville syrienne d’Azaz, toute proche de la frontière turque et d’Afrin, où ils avaient été transportés à bord d’une vingtaine de bus. L’ASL ayant été créée pour renverser le régime syrien, Ankara l’a donc stratégiquement détournée de cette mission pour en faire une force supplétive servant ses seuls intérêts. C’était déjà l’option choisie par Erdogan lors de sa précédente opération « Bouclier de l’Euphrate », en mars 2016.

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