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06.12.2018 à 00 H 27 • Mis à jour le 06.12.2018 à 00 H 29 • Temps de lecture : 16 minutes
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n°388.France: le crépuscule du macronisme

Le mélange de libéralisme en économie et d’autoritarisme en politique qui avait assuré la victoire du macronisme le conduit aujourd’hui vers un échec. Car quel que soit le dénouement de la crise, Emmanuel Macron ne pourra pas achever son quinquennat comme il l’a commencé, dans une boulimie de réformes conduites au pas de charge et en piétinant la démocratie sociale

Sans doute Emmanuel Macron aurait-il été bien avisé de réfléchir à l’adage populaire selon lequel on est souvent puni par où l’on a péché. Car s’il faut résumer l’histoire de sa formidable et récente ascension sur l’arène politique, puis la tout aussi brutale crise de régime qu’il traverse aujourd’hui et qui marquera, quoi qu’il arrive, irrémédiablement son quinquennat, on est enclin à faire un constat voisin : les ressorts de sa victoire totalement inattendue à la dernière élection présidentielle sont aussi ceux qui permettent de comprendre, à peine dix-huit mois plus tard, l’échec retentissant qui est maintenant le sien – échec retentissant que symbolise le moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants, ou des tarifs de l'électricité et du gaz, dont ne voulait surtout pas entendre parler Emmanuel Macron jusqu'à ces derniers jours et qu'il est obligé de concéder aujourd'hui. À croire que même en politique, il y a des lois quasi physiques auxquelles nul ne peut échapper.


Que l’on se souvienne en effet de l’image dont Emmanuel Macron a profité auprès des milieux d’affaires et qui lui a permis de devenir leur champion. Ces milieux d’argent se sont progressivement convaincus qu’il serait libéral en économie, comme l’avaient été avant lui aussi bien Nicolas Sarkozy que François Hollande  mais qu’à la différence de ces deux prédécesseurs, et plus encore de Jacques Chirac, il n’avancerait pas à pas comptés. Non, si Emmanuel Macron est parvenu assez tôt à devenir le candidat de l’oligarchie, comme nous l’écrivions dès juillet 2016, presque un an avant l’échéance présidentielle, c’est parce que ces milieux d’affaires, comme la haute fonction publique de Bercy qui lui est acquise, ont très vite compris qu’Emmanuel Macron avancerait à marche forcée  qu’il conduirait un maximum de réformes ultrasensibles dans un minimum de temps. Qu’il n’aurait pas les prudences qu’avaient eues en certaines circonstances ses prédécesseurs.


C'est ce que fut l’étrange alchimie de la victoire du macronisme : la promesse de politiques ultralibérales conduites dans le cadre d’un régime autoritaire, ne perdant pas le moindre temps à respecter une démocratie sociale réputée en crise.


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