
n°178.Irak: l’impensé de l’après-Mossoul
Il aura fallu 265 jours à l’armée irakienne et aux forces de la coalition internationale pour reprendre Mossoul. Deux cent soixante-cinq jours de combats féroces, qui ont montré que l’État islamique (EI) avait acquis des capacités militaires sans commune mesure avec celles des 1 000 à 2 000 combattants qui s’étaient emparés en moins de 48 heures de la seconde ville irakienne, en juin 2014, profitant de la fuite sans gloire de l’armée régulière. Mais aussi 265 jours de souffrances extrêmes pour une population encore estimée, au commencement de l’offensive, le 17 octobre 2016 au matin, à environ 1,2 million d’habitants. Le premier ministre irakien Haïdar al-Abadi peut certes crier victoire, mais le coût de celle-ci est exorbitant.
La ville, d’ailleurs, n’est pas encore complètement sous contrôle des unités d’élite irakiennes du Counter-Terrorism Service (CTS). Il existe encore quelques réduits, dont l’un, le long du Tigre, tenu par des Tchétchènes et des Caucasiens, qui n’ont toujours pas pu être repris. Anticipant la chute de la ville, une bonne partie des responsables de l’EI avait, semble-t-il, pris la fuite bien avant le début du siège, voire dès mars 2016. Aucune nouvelle du « calife » autoproclamé Abou Baqr al-Baghdadi depuis son dernier appel, en novembre de la même année, dans lequel il demandait à ses hommes de se battre jusqu’au sacrifice : « Tenir ses positions dans l’honneur est mille fois plus aisé que de se replier dans la honte. » Il a été entendu des quelque 5 000 djihadistes qui tenaient la ville et se sont battus jusqu’à la mort.

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