
n°204.Le prince héritier saoudien revoit ses ambitions réformatrices à la baisse
Derrière l’image de toute-puissance que le prince héritier Mohammed ben Salmane aime projeter, depuis qu’à 32 ans il a pris le contrôle de tous les leviers du pouvoir en Arabie saoudite, se cachent un certain nombre de fragilités qui pourraient faire dévisser ses ambitions pour le royaume. La plupart de ses initiatives récentes ne semblent guère porter leurs fruits, quand elles ne paraissent pas sur le point de dérailler complètement, qu’il s’agisse de la guerre au Yémen, de la confrontation avec le Qatar et l’Iran, ou surtout des réformes économiques.
Depuis début septembre 2017, une vingtaine de personnes, dont deux prédicateurs islamistes relativement connus, des universitaires, des journalistes et un poète, ont été arrêtées par les forces de sécurité saoudiennes, indiquant une certaine fébrilité de la part des autorités. Les deux religieux étaient notamment connus pour leurs prises de position critiquant de longue date l’absolutisme du pouvoir ou la récente tentative de blocus économique et diplomatique contre le Qatar. Ce durcissement est interprété comme une volonté de museler toute voix dissidente au moment où de multiples rumeurs font état d’une abdication probable du vieux roi Salmane au profit de son fils. Cette transition serait l’ultime étape de la consolidation du pouvoir entre les mains de Mohammed ben Salmane.
Il s’agit donc d’une période particulièrement délicate pour le jeune homme fort du régime. Après avoir « grillé » la succession à son cousin Mohammed ben Nayef à la suite de rudes manœuvres de palais, ce dernier étant désormais assigné à résidence, sa volonté de domination ne fait plus de doute. Mais, alors que son ascension s’était accompagnée de promesses de réformes, celles-ci semblent désormais patiner.

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