n°924.Nouvelle étude: le séisme d’Al Haouz provoqué par une faille survenue à 25 kilomètres de profondeur
Dans une nouvelle étude publiée ce 12 décembre, des chercheurs américains du National Earthquake Information Center (NEIC) suggèrent que le tremblement de terre survenu le 7 septembre dernier au Maroc, à Al Haouz, s'est rompu à environ 25 kilomètres de profondeur sous la surface. Pour rappel, le séisme ayant frappé la région de Marrakech a été de 6,8 à l'échelle de Richter. Ce qui en fait le plus fort séisme ayant frappé l'histoire contemporaine du Maroc, alors que celui d'Al Hoceima est en seconde position (6,3).
Publiée dans The Seismic Record, la modélisation du tremblement de terre, réalisée par l'Institut des études géologiques des Etats-Unis (USGS), montre un glissement se produisant entre 15 et 35 kilomètres de profondeur. Une donnée à laquelle on s'attend peu pour les tremblements de terre dans cette région, fait-on savoir.
« Dans la région, il n'y a pas de taux élevé d'activité sismique, nous n'avons donc pas une bonne idée des caractéristiques communes des grands tremblements de terre dans les montagnes de l'Atlas », souligne le sismologue William Yeck. La rupture du tremblement de terre d'Al Haouz n'a pas brisé la surface et peu de répliques ont été enregistrées, ce qui rend difficile la confirmation des failles impliquées dans le tremblement de terre, a noté Yeck.
Une combinaison de moyens pour appuyer l'étude des chercheurs
Les chercheurs de l'USGS se sont appuyés sur des données télésismiques, indique-t-on, soulignant que la station sismique la plus proche se trouve à une centaine de kilomètres de l'épicentre du tremblement de terre. On compte par ailleurs seulement rois autres stations dans un rayon de 500 kilomètres. « La modélisation de la forme d'onde nous donne la meilleure estimation du centroïde sismique, la rupture de profondeur, tandis que l'InSAR (données satellites;ndlr) peut nous donner l'emplacement précis à la surface. C'est vraiment la combinaison de ces ensembles de données qui nous donne l'image la plus complète du tremblement de terre », explique le chercheur William Yeck, commentant la démarche.
Pour le séisme d'Al Haouz, s'agissant de ce qui a pu se passer en profondeur, les chercheurs parlent d'une rupture aveugle, à savoir qu'elle n'a pas atteint la surface.
Les conclusions des chercheurs du NEIC et de l'USGS confirment par ailleurs qu'il s'agit bien d'une faille oblique, comme cela avait été relevé lors des premières constatations de chercheurs au lendemain du séisme. On indique cependant que « ce tremblement de terre met en évidence que les processus sismogènes associés à la formation de montagnes dans cette vaste région limite des plaques sont mal compris ».
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