n°895.Pénurie des urgentistes, vétusté des ambulances… la régulation médicale à la peine

Dans le contexte de cette réforme d'envergure du système national de santé, marquée par des mutations significatives, notamment la généralisation de la couverture médicale universelle et la mise en place des Groupements sanitaires territoriaux (GST), le rôle attribué au médecin responsable de la régulation médicale gagne en importance.

Ainsi, la régulation médicale se présente comme un acteur essentiel pour améliorer la gestion des situations d'urgence et des crises sanitaires majeures, ainsi que pour diriger les patients vers les services de santé les plus appropriés pour leur prise en charge. Son principal mandat consiste à « assurer une réponse rapide et adaptée aux urgences en coordonnant les ressources médicales disponibles », selon Professeur Ahmed Rhassane El Adib, chef du service de réanimation au CHU Mohammed VI de Marrakech et président de la Société marocaine de médecine d'urgence (SMMU).

Un gestionnaire en temps de crise

Un peu de théorie pour commencer. La régulation médicale reçoit les appels d'urgence, analyse la situation médicale des citoyens à partir des informations recueillies, évalue la gravité de la situation et détermine le degré d'urgence. Les médecins régulateurs offrent des conseils par téléphone et déploient des équipes adéquates en cas de besoin. Ils orientent également les patients vers les services de santé appropriés en fonction du parcours de soins établi au sein des groupements sanitaires territoriaux, explique le Pr. El Adib.

Le médecin responsable de la régulation médicale a aussi pour tâche de superviser et de coordonner les activités de l'équipe, de concevoir des protocoles, et de collaborer avec les intervenants du système d'urgences. Affichant une solide formation médicale en médecine d'urgence, il doit posséder des compétences en leadership, en gestion et en communication. Il se doit d'être compétent pour gérer les situations de crise majeures, suivre les statistiques et garantir le respect des normes en vigueur, indique le médecin spécialisé en réanimation.