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06.08.2024 à 10 H 08 • Mis à jour le 06.08.2024 à 10 H 08 • Temps de lecture : 4 minutes
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n°985.Sahara : ce que dit le rapport de routine de Guterres

Dans un rapport publié ce 4 août, le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, revient sur la situation sur le terrain au Sahara occidental, confirmant par ailleurs certains éléments comme l'attaque d'Es Smara d'octobre 2023. Il alerte sur les hostilités, même si de faible intensité, et appelle à un cessez-le-feu qu'il qualifie de « primordial ». Les détails

Ce 4 août, le secrétaire général des Nations-Unies a publié un rapport sur la situation au Sahara, couvrant la période entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin 2024. Ledit rapport fait suite à la résolution 78/85 qui prévoit, dans son paragraphe, l'établissement d'un rapport par les services d'Antonio Guterres.


Consulté par Le Desk, le rapport fait état durant cette période « d'hostilités de faible intensité entre le Maroc et le Front Polisario », en plus « de certains problèmes persistants dans l'environnement opérationnel de la Minurso ».


Parmi les éléments soulignés par le rapport, on retient que « la plupart des tirs de part et d’autre du mur de sable signalés à la Minurso par les parties étaient concentrés dans le nord du territoire, près de Mahbas ». Les éléments de la Minurso, accompagnés par les Forces armées royales, se sont rendus sur place et ont observé des traces de munitions de mortier explosées. Toutefois, pour des raisons de sécurité, « ces visites ont souvent eu lieu plusieurs jours après les faits présumés, si bien qu’il a été difficile de déterminer de façon concluante ce qui s’était passé », indique le document.

L'attaque d'Es Smara confirmée

Le rapport de Guterres confirme par ailleurs ce qui avait été précédemment rapporté au sujet de l'attaque de Es-smara, ayant causé le décès d'un civil marocain. « Une enquête de la Minurso a établi que, le 29 octobre, des roquettes explosives en provenance de l’est avaient touché une zone habitée par des civils à Smara. Une personne aurait été tuée et trois autres blessées », lit-on.


Pour ce qui concerne les hostilités, on souligne par ailleurs qu'une demande a été faite aux deux parties de cesser toute attaque durant le mois du Ramadan. Le Maroc a accepté, émettant comme réserver qu'il est en droit de réagir face aux agissements du Front Polisario. Le Polisario a refusé, rappelant « qu'une cessation des hostilités revenait à méconnaître la réalité actuelle sur le terrain ».


Alors que dans un précédent rapport, Guterres faisait état de difficultés d’approvisionnement et de maintenance des bases d’opérations de la Minurso situées à l’est du mur de sable, une solution semble avoir été trouvée. Le Polisario a informé le représentant spécial du secrétaire général qu « en signe de bonne volonté et pour aider à surmonter certains des problèmes logistiques », son mouvement était disposé à « accorder à la Mission un passage sûr, à titre exceptionnel et provisoire pour qu’elle effectue un convoi logistique terrestre afin de réapprovisionner ses bases d’opérations » situées à l’est du mur de sable. La Minurso a été ensuite en mesure d'approvisionner ses bases d'opérations, à raison d'un convoi terrestre par mois entre septembre 2023 et juin 2024.


Dans son rapport, Antonio Guterres liste les nombreuses rencontres que son Envoyé personnel pour la question du Sahara a pu avoir. « Au cours de la période considérée, mon Envoyé personnel a engagé des consultations sur la question du Sahara occidental avec le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie, des membres du Conseil de sécurité, des membres du Groupe des Amis pour le Sahara occidental et d’autres acteurs intéressés en vue de faire progresser de manière constructive le processus politique concernant le Sahara occidental », fait-il savoir.


Pour rappel, parmi ces rencontres, celles avec le chef de la diplomatie sud-africaine avait froissé Rabat, au point de réagir par voie de presse. A la fin de son rapport, Guterres persiste en indiquant que « l’Organisation des Nations Unies reste disposée à réunir tous ceux que la question du Sahara occidental intéresse dans un effort commun visant à rechercher une solution pacifique ».


Sur le terrain, à Tindouf, Guterres avertit sur « de graves problèmes de financement pour l'aide humanitaire aux réfugiés sahraouis vivant dans les cinq camps situés près de Tindouf en Algérie ». « Le plan d’intervention en faveur des réfugiés sahraouis 2024-2025, premier plan consolidé des besoins et des activités dans les camps, a été lancé en novembre 2023. Au moment de la rédaction du présent rapport, seulement 29 % du montant de 110,5 millions de dollars nécessaire pour financer le plan avait été reçu », précise-t-il.


il ajoute qu'« une mission de donateurs qui s’est rendue dans les camps en avril 2024 a reconnu l’ampleur des besoins existants malgré l’appui généreux apporté par le Gouvernement algérien et d’autres donateurs ».


« Je reste vivement préoccupé par l’évolution de la situation au Sahara occidental. Celle-ci a continué de se dégrader et il faut d’urgence inverser la tendance, notamment pour éviter toute nouvelle escalade. La poursuite des hostilités et l’absence de cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario marquent un net recul dans la recherche d’une solution politique à ce différend de longue date. Les frappes aériennes et les tirs de part et d’autre du mur de sable ne cessent de contribuer à la montée des tensions. Dans ce contexte, il est primordial de rétablir un cessez-le-feu », conclut par ailleurs Antonio Guterres.

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