Études du tunnel sous-marin Maroc-Espagne: le contrat pour l’achat des sismomètres validé

Image d’illustration. Crédit: DR.

La Société Espagnole d'études pour la Communication Fixe à travers le Détroit de Gibraltar (Secegsa) a officialisé, le 6 novembre, le contrat pour la location avec option d’achat de sismomètres qui devraient permettre d’étudier la sismicité de zone du détroit, où devrait passer le futur tunnel reliant l’Afrique à l'Europe, rapporte la presse ibérique. Cette étape permettra le lancement de la campagne de recherche sismotectonique annoncée en septembre dernier.

Selon les mêmes sources, la Secegsa, relevant du ministère espagnol du Transport, allouera un budget d’environ 500 000 euros pour se doter de quatre sismomètres sous-marins. Il s’agit, précise-t-on, d’appareils capables d’atteindre des profondeurs allant jusqu'à 6 000 mètres et d'opérer pendant une période de 6 à 24 mois.

Les sismomètres seront fournis par la société Tekpam Ingenieria, tandis que les études sismologiques seront menées par le Real Instituto y Observatorio de la Armada (Institut Royal et Observatoire de la Marine). L’opération sera menée dans le cadre d'une campagne de six mois intitulée « Capitán de Navío Manuel Catalán Morollón », dont l'objectif est d'étudier l'activité sismotectonique du détroit.

« La zone où il est prévu de construire le tunnel est géologiquement active, avec des mouvements tectoniques fréquents, ce qui représente un défi technique pour évaluer la faisabilité de l'infrastructure sous-marine. Une fois remis au Real Instituto y Observatorio de la Armada à San Fernando (Cadix), les dispositifs aideront à obtenir des données précises sur l'activité sismique dans la région », expliquent des médias espagnols.

Pour rappel, l'idée de construire un tunnel sous-marin reliant le Maroc et l'Espagne date de la fin des années 1970, à l'époque de Hassan II et Juan Carlos. Cependant, malgré les nombreuses réunions tenues depuis 1979, aucun plan d'action concret n'a pu être élaboré et le projet a été enterré jusqu'en 2010, date à laquelle les études environnementales du détroit de Gibraltar, ainsi que les études techniques et d'impact ont débuté. En 2014, une autre étude sismique avait été menée au niveau du détroit.

Le projet ne sera déterré qu'en 2022, avec le rapprochement entre les deux pays, après le changement de la position de l'Espagne sur le Sahara marocain. Cette année-même, le gouvernement espagnol avait décidé d'allouer dans son budget de 2023, 750 000 euros pour mettre à jour l'avant-projet. Une année plus tard, lors de la réunion de haut-niveau Maroc-Espagne tenue en 2023, les deux gouvernements ont décidé de réactiver les réunions pour étudier le projet, estimant qu'il était temps de donner « un coup de pouce aux études du projet de liaison fixe du détroit de Gibraltar qui a été lancé par les deux pays il y a quarante ans. Un projet stratégique pour l'Espagne et le Maroc ainsi que pour l'Europe et l'Afrique ».

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