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09.05.2017 à 12 H 21 • Mis à jour le 09.05.2017 à 12 H 21
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Secrets d'Etats

Affaire Ben Barka : François Hollande lève le secret-défense sur 89 documents majeurs

A la veille de son départ de l’Elysée, le président français tient sa promesse de rendre publics des documents classés confidentiels émanant du SDECE, le service de contre-espionnage dont le rôle a été central dans l’affaire Ben Barka. Un pas supplémentaire qui aidera sans nul doute à la recherche de la vérité sur l’assassinat du principal opposant de Hassan II à Paris en 1965

C’est un pas déterminant dans la recherche sur la vérité de la disparition de Mehdi Ben Barka que vient de franchir la France par la volonté de François Hollande à quelques jours de sa passation de pouvoir avec Emmanuel Macron : le président autorise la levée du secret défense sur 89 documents majeurs émanant des archives du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), ancêtre de la DGSE.


Conformément au code de la défense, et après de lettre de saisine de Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, en date du 6 avril 2017, relative à la requête en déclassification en date du 27 mars 2017 émanant de Cyril Paquaux, vice-président chargé de l'instruction au tribunal de grande instance de Paris, et formulée dans le cadre d'une information judiciaire ouverte « contre X pour homicide volontaire et complicité d'homicide volontaire dont la victime est Mehdi Ben Barka », la Commission du secret de la défense nationale, avait émis en date du 20 avril un avis favorable pour rendre publics ce lot de documents confidentiels, dont la France gardait jalousement le secret depuis des dizaines d’années. Il a été détaillé dans le journal officiel du 5 mai 2017.


Lire aussi  : Un « ex-agent secret » obtient la mise en examen du fils de Ben Barka en France



Les documents en question, pour la plupart constitués de fiches, de rapports, de procès-verbaux et de notes du SDECE, devraient permettre de lever le voile sur certaines zones d’ombres qui ont entouré l’enquête judiciaire française. Celle-ci avait déjà montré à son origine et dès 1966 que l’enlèvement de Ben Barka devant la brasserie Lipp à Paris en 1965, a été organisé en collaboration avec des truands français et plusieurs agents des services secrets marocains, dont le ministre de l’Intérieur lui-même le général Oufkir, et un certain “Larbi Chtouki”, alias Miloud Tounzi.


Jusqu'ici, les autorités françaises avaient accédé à ce type de requête au compte-gouttes. En 2004, la ministre de la Défense de l'époque, Michèle Alliot-Marie, avait donné son accord pour la levée du secret sur un premier lot de 73 documents non encore rendus publics.


Selon nombre d’observateurs avertis sur cette affaire qui a longtemps empoisonné les relations France-Maroc, si ces documents serviront sans nul doute à la famille Ben Barka, à sa défense et aux historiens, de pousser encore une fois à la roue pour que la vérité soit établie sur ce crime d’Etats jamais résolu, ils ne désigneront pas dans l’absolu le ou les coupables de l’assassinat du principal opposant de Hassan II.


Rabat pour sa part refuse toujours les commissions rogatoires demandées par les juges pour enquêter au Maroc, notamment pour interroger les rares témoins encore en vie ayant exercé au sein du tristement célèbre CAB-1, l'ancêtre de la DGST...

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