Le Maroc porte plainte contre l’Israélienne qui prétend être la « fille cachée » de Hassan II
C’est une vieille et iconoclaste affaire ayant défrayé la chronique en Israël en 2005 qui refait surface en Belgique. Il y a 18 ans, Jane Benzaquen, née Jossart, alias Hedva Selaa, une israélienne de 69 ans, s'était présentée comme « la fille cachée » qu'aurait eue le Roi Hassan II en novembre 1953, alors que celui n'était encore que jeune prince héritier.
En résumé, Benzaquen, ancienne soldate de Tsahal et ex-réceptionniste dans un hôtel d’Eilat avait prétendu, tout comme son frère aîné Jacky, être le fruit d’une romance supposée de sa mère Anita - la nièce de Léon, un ancien ministre marocain des PTT, - avec le jeune Moulay Hassan âgé de 23 ans.
La presse en avait fait quelques choux gras avant que l’histoire ne retombe dans l’oubli, la procédure enclenchée à l’époque devant les juridictions de l’Etat hébreu n’ayant pas abouti pour son caractère jugé pas du tout convaincant : « Un test ADN n’est pas envisageable », admettait alors la prétendante, et « mon frère Jacky a brûlé toutes les archives de notre mère après sa mort en 1997 ».
Rebelotte dix ans plus tard, Benzaquen change de stratégie et s’envole pour le Plat Pays pour y resservir son récit. Pourquoi la Belgique ? Tout simplement c’est le pays de son autre nationalité : elle y a vécu jusqu'à ses 18 ans, avant de faire son « alya » en ralliant Israël, où elle a vécu toute sa vie.
A Bruxelles, elle s’attache les services d’avocats belges qui tentent alors une drôle de manœuvre : contacter l'ambassadeur du Maroc en Belgique, en présentant un « dossier particulièrement sensible » ainsi que les folles revendications de leur cliente, dans le but de trouver « une solution amiable, discrète, juste et équitable ».
La semaine dernière, Benzaquen comparaissait devant la chambre familiale du tribunal de première instance du Brabant wallon, dans le cadre d'une action en reconnaissance de paternité. Objectif déclaré de sa défense : faire établir la filiation royale de cette femme qui espère d'éventuelles compensations financières qu’elle évalue à une quinzaine de millions d’euros. En 2005 pourtant, la demanderesse disait ne rien attendre et notamment pas d’argent. Son unique souhait, jurait-elle était de rencontrer le roi Mohammed VI.
Demander un test ADN à la famille royale (auquel elle-même ne croyait pas) sur la base d’une simple prétention a logiquement fait réagir Rabat qui, en réplique a déposé plainte pour « escroquerie » auprès d'une juge d'instruction bruxelloise, contre Jane Benzaquen et les membres belges de sa famille.
L'avocat du Maroc, Me Stanislas Eskenazi, qui regrette que « la justice belge soit ainsi prise en otage » compte obtenir la condamnation de « l’arnaqueuse ». La défense de Benzaquen qui l’a entrainée dans cette voie s’est depuis murée dans le silence…
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