Un policier aux frontières français à la solde des services marocains ?
« Un capitaine de la police aux frontières (PAF) est soupçonné d’avoir transmis en sous-main des informations confidentielles aux services secrets marocains », révèlent Libération et Le Point. L’homme en poste à l’aéroport d’Orly a été placé en détention provisoire compte tenu du faisceau de graves soupçons qui pèsent sur lui, puis mis en examen.
L’affaire qui en est à ses premiers pas débute fin mai, lorsque la police des polices françaises procède à un coup de filet sur instruction d’un juge de Créteil. La magistrate en charge de l’affaire instruit le dossier depuis novembre 2016. Elle remonte une filière étonnante : le policier proche de la retraite aurait monnayé des renseignements classés « confidentiel défense » à des agents secrets marocains. Ces derniers ont d’ailleurs perdu leur couverture, grillés par des écoutes téléphoniques qui ont abouti a révéler leur identité.
Le policier avait instauré un système faisant de lui une sorte d’agent-double, rédigeant des rapports sur des personnes fichées S en transit à sa hiérarchie dont il faisait copie pour le Renseignement marocain. Un manège qui aurait duré près de trois ans, selon l'enquête toujours en cours.
Surtout ne pas froisser Rabat
En contrepartie, l’agent profitait de voyages tous frais payés sous le soleil du Maroc. De l'argent liquide lui aurait également été remis.
Selon Libération, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), « embarrassée par la perspective d’enquêter sur une potentielle affaire d’espionnage impliquant ses homologues marocains, a refusé de prendre en charge les investigations, pour ne pas risquer de se fâcher avec un partenaire dans la lutte contre le terrorisme ».
Le quotidien français évoque la crise franco-marocaine née d’une friction entre Rabat et Paris sur les poursuites engagées contre Abdellatif Hammouchi en 2014 pour expliquer le peu d’entrain du contre-espionnage hexagonal à vouloir creuser davantage l'affaire au risque de froisser le royaume qui accueillait au même moment Emmanuel Macron pour une « visite d’amitié », durant laquelle il a évoqué l'excellence de la coopération anti-terroriste entre les deux pays.
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