
Le 27 mai dernier sur une plage près de Sabrata en Libye. Il est 22 heures quand trois embarcations s’apprêtent à quitter le petit port situé à 70 km à l’est de Tripoli. Quelques jours auparavant, près de 300 marocains arrivés sur les lieux, attendaient les ordres d’un passeur pour prendre la mer, direction l’ile italienne de Sicile. « Deux jours avant la date prévue pour le départ, Ayoub nous a appelé pour nous demander de verser la somme de 20 000 Dh à un intermédiaire qui habite à Beni Mellal. Une fois la somme encaissée, Ayoub a eu le feu vert pour monter à bord du bateau à destination de l’Italie. Nous n’avons plus de nouvelle de lui depuis. Nous pensons que son corps est au fond du bateau qui a coulé » confie Ibtissam Bourbah , la sœur d’Ayoub, la voix tremblante, le regard vide, exhibant la photo de son jeune frère âgé de 22 ans. Comme lui, ils sont quatre autres jeunes issus du quartier Bouâchouch à Béni Mellal, à être portés disparus depuis le naufrage d’une embarcation le 27 mai dernier à 10 km de la côte sicilienne. « Jusqu’à aujourd’hui, nous avons recensé 49 disparus à Beni Mellal et sa région. Il est à craindre que le bilan s’alourdisse puisque les témoignages des rescapés de cette catastrophe parlent de 300 marocains qui étaient à bord du bateau » prévient Jamal Mohamed, membre de la coalition Al Karama pour les droits de l’homme, en exhibant un carnet macabre avec des dizaines de noms et de numéros de téléphone des familles des victimes qui ont contacté l’association. Le lendemain de la catastrophe, plusieurs tentes ont été montées dans divers quartiers de la ville et les villages environnants pour organiser des funérailles, sans dépouilles et sans espoir de retour de ces jeunes avalés par la mer.

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