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03.08.2019 à 12 H 56 • Mis à jour le 03.08.2019 à 12 H 56 • Temps de lecture : 16 minutes
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En Algérie, la tentation de la désobéissance civile

REPORTAGE Et si on passait à la désobéissance civile ? Alors que la mobilisation faiblit lors des grandes marches hebdomadaires sous l’effet de la fatigue, de la lassitude, de la torpeur estivale et de la situation bloquée, les inconditionnels du hirak ne se laissent pas entamer le moral. Reportage à Alger à l’occasion du 24e vendredi de manifestation contre le régime

« C’est normal qu’on soit moins nombreux au bout de cinq mois. On est tous fatigués, on a besoin de se reposer et puis, il fait trop chaud, beaucoup sont à la plage. Mais tu vas voir, tout va reprendre en septembre. » Assia est catégorique : le « hirak » (mouvement) algérien n’est pas en train de s’éteindre. « Ceux qui disent ça sont des mauvaises langues au service du pouvoir. »


La preuve dans un mois, promet-elle, avec la vague de désobéissance civile, la nouvelle arme promise par le peuple algérien pour faire plier « Raïs el issaba Gaïd Salah » (Le chef de la bande, Gaïd Salah). Le slogan fort de ce 2 août 2019, 24vendredi de manifestation contre le régime : «  Rahou djay el3issyan elmadani » (« La désobéissance civile arrive »).


« Enfreindre délibérément et collectivement les lois. Ne plus aller travailler. Ne plus emmener les enfants à l’école. Fermer les puits de pétrole et de gaz. Leur faire voir ce que c’est de mettre à l’arrêt le pays. » Casquette et bracelet aux couleurs d’« Algeria », en plus du drapeau national sur les épaules par-dessus un chemisier fleuri, grandes boucles rondes aux oreilles, Assia enrôle autour d’elle en arabe et en français : « Tu vas désobéir hein, toi aussi ? »


Alger, 24e vendredi de manifestation contre le régime. © KN


Elle répète aussi que « la rentrée sociale va secouer, les prix vont encore augmenter, le pouvoir d’achat va encore baisser, ils ont tellement mal géré, tellement mangé le pays ». Avec une pensée pour les salariés des entreprises appartenant aux oligarques jetés en prison, les Kouninef, Haddad, etc. : « Beaucoup ne touchent plus de salaire, car le régime a bloqué les paies en attendant de nommer un administrateur. C’est scandaleux ! »


Deux heures qu’elle marche au pas et dégouline de sueur le long d’un axe très restreint, au cœur d’Alger, entre la rue Didouch-Mourad et la Grande Poste, au milieu d’une foule compressée par les fourgons de police, deux hélicoptères et un soleil de plomb. Heureusement, le génie a encore frappé. Des tuyaux, reliés aux éviers des cuisines, descendent le long des immeubles haussmanniens décrépis pour rafraîchir le peuple. Et des dizaines de sprays de lave-vitre ou de bouteilles percées ont été recyclées en brumisateurs. Un habitant a même réussi à faire la pluie sous ses fenêtres. C'est hirak et jeux d'eau.

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