Des mitraillettes, des canons et même des tanks. Un cadeau sans doute à la hauteur de l’évènement. Ces armes auraient été offertes par le Maroc à son voisin algérien à l’occasion de son indépendance, arrachée en mars 1962 après une terrible guerre aux centaines de milliers de martyres. Pourtant, ce sont ces mêmes armes « qui ont été utilisées contre le Maroc durant la Guerre des Sables en 1963 » d’après les propos du Dr. Abdelkrim Khatib, consignés dans ses mémoires, jamais publiées et dont nous détenons une copie.
L’homme, disparu en 2008, acteur politique important de la période de lutte anticoloniale en Afrique du Nord, fut l’un des témoins-clé de cet épisode qui illustre tout le paradoxe de la relation algéro-marocaine. Aujourd’hui encore, la tension est vive et le risque d’une nouvelle Guerre des Sables ne serait pas à exclure. Un affrontement qui s’opère aussi sur le terrain de la mémoire. En novembre 2023, lors d’une conférence organisée par le quotidien algérois El Moudjahid et l’Association Machaâl Chahid autour de la mémoire du moudjahid Messaoud Zeggar, actif depuis le Maroc durant la Guerre d’Algérie, il est fait mention de son implication « dans cinq usines, où il fabriquait dans la clandestinité absolue des mortiers, des bazookas, des pistolets mitrailleurs et des bangalores », tout en précisant « à l’insu des Marocains ». Pourtant, il est difficile de minimiser le rôle des officiels marocains durant la guerre menée par le Front de libération national (FLN) et son bras armé l'armée de libération nationale (ALN) contre l’occupation française entre 1954 et 1962. Un conflit qui ne s’intensifie réellement qu’à partir de 1956, année durant laquelle le Maroc et la Tunisie acquièrent leurs indépendances.

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