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25.06.2021 à 00 H 13 • Mis à jour le 25.06.2021 à 00 H 37 • Temps de lecture : 28 minutes
Par

Hubert Védrine : « Les positions marocaines ne sont pas bien expliquées »

ENTRETIEN. Secrétaire général de l’Élysée sous Mitterrand, ministre des Affaires étrangères sous Chirac, analyste prolifique du fracas du monde, Hubert Védrine, après la parution de son Dictionnaire amoureux de la géopolitique, revient pour Le Desk sur plusieurs sujets d’actualité : le Sahara, l’échec de l’UMA, la récente résolution du Parlement européen condamnant le Maroc, mais aussi la compétition entre les États-Unis et la Chine, la puissance des GAFAM, la force du soft power…
Bio Express
1981 
Nommé conseiller diplomatique par François Mitterrand
1988 
Devient porte-parole de la présidence de la République sous François Mitterrand
1991 
Nommé secrétaire général de l’Élysée, poste qu’il conservera jusqu’en 1995
1996 
Publie Les Mondes de François Mitterrand (Fayard) sur la politique étrangère du président socialiste décédé en janvier 1996. La même année, il rejoint en tant qu’associé le cabinet d’avocats Jeantet
1997 
Nommé par Lionel Jospin, sous Jacques Chirac, ministre des Affaires étrangères, poste qu’il occupera jusqu’à la fin de la troisième cohabitation en 2002, 2003 
2006 
Publie François Mitterrand, un dessein, un destin, collection « Découvertes », (Gallimard).
2009 
Publie Le Temps des chimères (Fayard)
2016 
Publie Le Monde au défi  (Fayard)
2020 
Publie Et après (Fayard)
2021 
Publie Dictionnaire amoureux de la géopolitique (Plon-Fayard)
« Védrine n'est pas un homme de réactions passionnées, ni un adepte des petites phrases. Il pourfend les idées dominantes, au risque de sembler tolérer l'inacceptable comme en Algérie, et n'a guère de goût pour ce qu'il appelle "le droit-de-l'hommisme". Il ne cherche pas la popularité que lui vaudrait pourtant un peu plus de souplesse... D'autant que même ses détracteurs reconnaissent sa maîtrise des dossiers comme peu de ses prédécesseurs », écrivait, dans Libération en juin 2000, Pierre Haski au sujet d’Hubert Védrine, alors à la tête du Quai d’Orsay. Vingt-et-un ans plus tard, l’ancien porte-parole et secrétaire général de l’Élysée sous François Mitterrand n’a rien perdu de son mordant, pourfendant toujours avec la même verve le politiquement correct, au risque de s’attirer les foudres de ses détracteurs. Avant-goût : Le politically correct, écrit-il dans son Dictionnaire amoureux de la géopolitique, « prend des formes folles, grotesques : l’écriture inclusive, Justin Trudeau demandant de ne pas dire mankind (« humanité ») pour éviter le mot man, etc. Ou punitives, totalitaires (réécrire le passé ou des textes, interdire certains auteurs, refuser d’être offensé par une idée contraire à ce que l’on croit, comme si naître n’était pas déjà s’exposer à un monde agressif, la condamnation ubuesque de « l’appropriation », etc.). Ses excès récents qui se multiplient, l’attitude woke (« éveillé »), au sens de militant prêt à dénoncer comme l’étaient les gardes rouges, sa transformation en brigades de la vertu et de la vengeance ou en polices de la parole qui prétendent excommunier ou interdire de parole les dissidents (la cancel culture qu’Obama a condamnée) font passer au second plan les vraies discriminations ou excès à corriger. »


Mitterrandien invétéré – il préside depuis dix-huit ans l’Institut François Mitterrand -, l’ancien haut fonctionnaire continue de défendre la realpolitik dans les relations internationales, qu’il oppose à ce qu’il appelle l’irrealpolitik : « Au Dictionnaire moderne des idées reçues (il reste à écrire, mais il serait volumineux !), à realpolitik : « tonner contre, la dénoncer ». Il me semble pourtant que, à tout prendre, les politiques étrangères et les diplomaties fondées sur les réalités et le réalisme, c’est-à-dire la realpolitik, qui conduit à des compromis, a fait historiquement moins de ravages que l’irréalisme, l’utopisme, le chimérisme, fussent-ils drapés d’un idéalisme issu du wilsonisme et du droit-de-l’hommisme ou du romantisme. » Provocateur ? « Je ne cherche ni à attaquer ni à blesser », se défend celui qui n’hésite pas aussi à fustiger « l’arrogance occidentale ».


Pour répondre à nos questions sur son livre, mais aussi sur des sujets liés à l’actualité marocaine, Hubert Védrine accepte de nous recevoir dans son bureau installé au siège du cabinet d’avocats Gide Loyrette Nouel, dans le 8ème arrondissement de Paris. Résolution du Parlement européen contre le Maroc, tensions entre le Maroc et l’Algérie, affaire du Sahara, course au leadership entre la Chine et les États-Unis, activités des ONG, le rôle du soft power… l’ancien ministre des Affaires étrangères français n’élude aucune question.


FACE AU DESK

Hubert Védrine

Hubert Védrine. ©DAMIEN GRENON / AFP


« On est dans un monde qui ressent sans arrêt les menaces, les risques, ce qui crée une ambiance anxiogène »
Hubert Védrine
juin 2021

Dans votre livre Et après, paru chez Fayard en juillet 2020, vous rappelez, au sujet de la pandémie, que plusieurs rapports avaient tiré la sonnette d’alarme, notamment celui de la CIA « Tendances globales du Centre d’analyse prévisionnel de la CIA pour 2025 » qui date de 2008 et deux livres blancs français sur la Défense et la Sécurité nationale datant de 2008 et 2013. Pourquoi, alors, le monde entier semblait, en 2020, pris de court par l’arrivée du Covid-19 ?

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