Dans la semaine qui a suivi le transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, le 14 mai, plusieurs sources du département d’État ont confié à des journalistes spécialistes du Moyen-Orient que le « plan de paix » destiné à servir de base à « l’accord du siècle » entre Israéliens et Palestiniens, annoncé par Trump avant même son élection, serait rendu public dans la seconde quinzaine de juin.
Un mois plus tard, une autre source diplomatique américaine indiquait que la publication du plan ne suivrait pas immédiatement la fin du ramadan, le 14 juin. Ce que les faits ont confirmé : plus de deux semaines après la célébration de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du jeûne, aucune annonce n’a eu lieu. Et tout indique que la procrastination américaine risque de se poursuivre.
Au cours de la seconde quinzaine de juin, les deux principaux artisans du plan, Jared Kushner, gendre et conseiller personnel de Donald Trump, et Jason Greenblatt, envoyé spécial du président américain pour le Moyen-Orient, se sont une nouvelle fois rendus en Jordanie, en Arabie saoudite, au Qatar, en Égypte et en Israël – mais pas dans les territoires palestiniens – pour rediscuter certains points avec les alliés et partenaires de Washington. Et tenter d’obtenir leur approbation et leur soutien. Ils sont rentrés aux États-Unis sans être plus diserts sur le contenu du document, et sans livrer la moindre indication sur la date de sa publication.
On sait, en revanche, que plusieurs de leurs interlocuteurs arabes leur ont conseillé, au cours de cette tournée, de ne pas rendre le plan public en l’état.

Informés des lignes directrices du projet, plusieurs dirigeants arabes, pourtant bien disposés à l’égard du protecteur américain, et en bons termes avec Israël, l’ont trouvé si déséquilibré et si grossièrement favorable à Israël, si éloigné des réalités du terrain, qu’ils le jugent, comme Mahmoud Abbas, globalement inacceptable par les Palestiniens. Et plus important sans doute à leurs yeux, impossible à faire accepter à leurs opinions publiques, plutôt favorables à la cause palestinienne.
Les plus réservés et les plus empressés à prêcher la patience aux représentants de Trump ont été les dirigeants jordaniens et égyptiens, qui affrontent, à l’intérieur, des crises économiques et sociales sévères. Qui plus est, ces derniers ne veulent pas voir la colère populaire trouver un nouveau carburant, incendiaire, dans la publication d’un plan de paix injuste, partial et inacceptable pour les Palestiniens, qui aurait publiquement reçu leur aval.

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