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#Beat Generation
01.01.2018 à 21 H 27 • Mis à jour le 02.01.2018 à 01 H 07 • Temps de lecture : 20 minutes
Par

Paul Bowles a-t-il perverti la musique marocaine ?

PATRIMOINE Que faut-il retenir de l’écrivain Paul Bowles ? Sa fascination des sonorités entêtantes du Maroc, ou sa rencontre avec la Beat Generation à Tanger, la sulfureuse ? Aux Etats-Unis son coffret Music of Morocco, réédité récemment, fascine autant que les fulgurances des clochards célestes qu’ont été ses potes William Burroughs, Jack Kerouac et Allen Ginsberg. Mais l’auteur adulé a en réalité arrangé à sa guise la musique originelle du Maroc. Jusqu’à quel point ?

En 1931, un compositeur américain de 21 ans nommé Paul Bowles visite le Maroc à la suggestion de Gertrude Stein. Son compagnon de voyage n’est autre que son professeur de composition, Aaron Copland. Ils louent une maison à Tanger, où Bowles, compositeur d’un jazz svelte moulé dans le style de Poulenc, écrit l’un de ses premiers titres, une œuvre pour piano impressionniste qu’il nomme Tamamar, d’après le village de l’Atlas.


Copland est dérangé par la clameur des tambours durant la saison des mariages et considère Tanger comme une « maison de fous », mais Bowles est enchanté. Il collectionne les 78 tours de la musique du cru, comme il avait pu collectionner les vieux enregistrements de blues dans son pays, et envoie des copies à Béla Bartók. « Quand j’ai entendu pour la première fois des disques de musique arabe, se rappelle-t-il plus tard, je décidai de partir vivre où je pourrais être entouré de sons comme ceux-là, car il me semble qu’on ne peut demander grand chose d’autre dans la vie ».

 

Au moment où Bowles déménage pour de bon à Tanger avec sa femme, l’écrivaine Jane Bowles, en 1947, il s’est réinventé romancier, tout occupé à écrire The Sheltering Sky, l’histoire d’expatriés américains au Maroc, qui reste aujourd’hui son œuvre la plus connue. Et pourtant, c’est en grande partie la musique du Maroc qui le mène à établir sa vie dans les dédales de la ville du Détroit, alors repaire de brigands, d’espions et d’aventuriers en tous genres.


Paul Bowles, à Marrakech en 1961. ALLEN GINSBERG (CORBIS)

Une littérature inspirée par la musique

 

Une décennie plus tard, grâce à une bourse de la fondation Rockefeller, Bowles voyage à travers le Maroc, enregistrant de la musique traditionnelle d’une surprenante variété — berbère, arabe, andalouse et juive — pour la bibliothèque du Congrès américain. Durant ces années connues surtout des spécialistes, les enregistrements de ce remarquable projet ont été réédités sous le titre Music of Morocco, dans un coffret méticuleusement préparée par Dust to Digital.


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Par @MarocAmar
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