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30.04.2019 à 22 H 55 • Mis à jour le 30.04.2019 à 22 H 59
Par
Maroc-Chine

Tanger Tech: incitations publiques contre «flow business» chinois

Le ministre délégué chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli. MAP
Le memorandum signé le 26 avril à Pékin est l’aboutissement de huit mois de tractations pour la sélection de China Communications Construction Company (CCCC). Un délai de six mois supplémentaires a été convenu pour décider de la signature du contrat et des contours intégrant les exigences des deux parties. Rabat s’engage sur les infrastructures du site et promet des incitations contre des investissements industriels et des financements

Le conglomérat CCCC sera-t-il le bon partenaire après le retrait du groupe Haite du projet de la Cité Mohammed VI Tanger Tech ? Malgré les doutes légitimes exprimés sur la base des échecs et des controverses à l’international qui ponctuent l’historique de China Communications Construction Company (CCCC), au ministère chargé des Affaires africaines à qui a été confié la délicate mission d’encadrer les tractations « à un niveau politique » avec Pékin, l’ambiance est à la sérénité.


« Haite, c’est du passé. Nous n’y avons pas participé et nous ne pouvons le commenter aujourd’hui à part de dire que ce partenariat envisagé n’a pas abouti pour des questions liées à la taille du projet et aux capacités et ambitions de Haite », explique une source ministérielle autorisée qui met en avant pour CCCC un travail de « due diligence de longue haleine » et « un engagement politique au plus haut sommet des deux Etats ».


Le processus qui a duré huit mois depuis septembre 2018 a été mené côté marocain par le département de Mohcine Jazouli et supervisé côté chinois par le Comité central du parti communiste. « La sélection a été rude et à son terme nous avions deux candidats finalistes parmi les grands acteurs de l’initiative Road and Belt », explique notre source. « Le consensus s’est porté sur CCCC, ce qui a conduit après un marathon de déplacements dans les deux sens à parapher le mémorandum du 26 avril ».


Jusqu’ici « les termes de cet accord définissent le cadre du travail à engager sur une durée de six mois. Et ce n’est qu’à ce terme que la décision de conclure un contrat en bonne et due forme sera entérinée entre les parties », poursuit la source.


Le Maroc s’est déjà engagé à réaliser les infrastructures de base du site. « Nous n’avons pas besoin d’une expertise étrangère pour cela. Nous détenons le savoir-faire et nos entreprises nationales ont acquis une expertise qui s’exporte même à l’international », ajoute-on. Idem pour la main d’œuvre, « puisque nous ne sommes pas à comparer à d’autres pays du continent qui ont un déficit en la matière ».

 

Aussi, l’Etat marocain devra comme l’indique Medias24, « finaliser la convention selon laquelle l’Etat s’engage à réaliser les différentes infrastructures hors site », soit un déboursement de 120 millions de dirhams pour la tranche 1 sur un total de 2,4 milliards de dirhams qui doivent être investis par l'Etat sur une période de 10 ans.


Pourquoi s’allier avec un géant chinois de la construction alors ? Pour la partie marocaine, la présence exigée au capital de la Société d’aménagement Tanger Tech (SA TT) « est davantage liée à la volonté d’attirer de nouveaux acteurs industriels chinois, compétitifs notamment en matière de Recherche et Développement (R&D) ». « Ce que nous voulons de CCCC est un flow business et non un bâtisseur d’un projet qui devra d’ailleurs évoluer en fonction de l’attractivité de toute la région déjà assurée par Tanger Med, Kenitra Automotive City, la LGV, le réseau autoroutier, les industries automobiles déjà en place etc. », précise notre source.


« Le projet s’inscrit aussi dans la logique de l’initiative Road and Belt qui garantit des financements avantageux pour les investisseurs chinois », argumente-t-elle. Et pour profiter de cette manne fournie par des banques publiques chinoises comme l’Exim-Bank ou la Banque de développement de Chine, l’Etat devra naturellement concéder des incitations conséquentes aux industriels chinois désireux de s’implanter dans la zone « au même titre que celles accordées à Renault pour son usine de Tanger ou PSA à Kénitra », explique-t-on.

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