Boeing : le sourcing des pièces de rechange des Apache se fera au Maroc pour 150 M$

L’avionneur américain Boeing a conclu avec le Maroc un accord de compensation industrielle qui s’inscrit dans le prolongement du programme d’acquisition des hélicoptères Apache par les Forces armées royales.
Ainsi, dans le prolongement du protocole d'accord industriel signé devant le Roi le 27 septembre 2016, en vue de la création au Maroc d'un écosystème d'équipements aéronautiques, l'accord de compensation, conclu ce 8 février, prévoit la réalisation par la société Boeing auprès de fabricants locaux qualifiés d'un volume de sourcing de pièces de rechange de 150 millions de dollars (M $), contribuant ainsi à la création d'emploi au Maroc et à la relance économique du secteur de l’aéronautique national, précise un communiqué de l’Administration de la Défense nationale relayé par l’agence de presse officielle MAP.
Pour rappel, Le Département d'État avait approuvé en novembre 2019 la vente au Maroc de 36 hélicoptères d'attaque AH-64E Apache et du matériel connexe pour un coût estimé à 4,25 milliards de dollars. L'Agence de coopération pour la défense et la sécurité (Defense Security Cooperation Agency) avait délivré la certification requise pour informer le Congrès de cette éventuelle vente. La commande dans le détail concerne un lot ferme de 24 appareils et une option pour 12 supplémentaires.
La firme DigiFlight va accompagner leur livraison à Rabat. Ils seront notamment équipés de radars de contrôle de tir Longbow. Par ailleurs, IronMountain Solutions Inc basée à Huntsville en Alabama, s'est vu attribuer en avril dernier un avenant de contrat d’environ 13,2 millions de dollars pour assurer le support technique de gestion du projet de livraison des hélicoptères d'attaque Apache à divers pays dont le Maroc, selon le Pentagone.
Le Congrès américain a approuvé pour un montant de 9 millions de dollars, selon une notification de vente d’armes datée du 4 octobre, l'inclusion de 52 systèmes radio AN/ARC-231A (RT-1987) Skyfire aux hélicoptères Apache AH-64E, actuellement en cours de préparation pour leur livraison aux FAR.
Les premiers pilotes marocains de l’escadron d’attaque des Apache ont été entrainés sur une base aérienne américaine dans l’Utah.
Selon le budget 2022 de l’Administration de la Défense, la base de Khouribga où était implantée depuis 1945 une base-école de l’aéronautique navale française remise « clés en mains » au début des années 60 aux Forces armées royales (FAR), sera réhabilitée pour recevoir les hélicoptères d’attaque AH-64E Apache acquis par le Maroc.
Située à 130 km au Sud-Est de Casablanca, la base est implantée sur le plateau de Tadla, contrefort du Moyen-Atlas, à 800 m d’altitude.
Vers l'émergence d’une industrie de défense locale
Sur instructions royales, une cérémonie de signature de cet accord de compensation industrielle a été organisée avec Boeing ce jour à Rabat pour formaliser ce partenariat.
Présidée par Abdeltif Loudyi, le ministre délégué de l’Administration de la Défense Nationale, celle-ci a vu la présence du général de corps d’armée, inspecteur général des FAR et commandant la Zone Sud, Belkhir El Farouk, du général de corps d’armée, commandant la gendarmerie royale, Mohamed Haramou et d’autres hauts responsables de l’état-major des FAR ainsi que des représentants de l’ambassade des Etats-Unis à Rabat.
Plus globalement cet accord vise la modernisation et le renforcement des capacités opérationnelles des FAR ainsi que l’émergence d’un secteur d’industrie de défense au Maroc.
Cet accord porte notamment sur le renforcement de l'autonomie des Forces Royales Air (FAR) en matière de métrologie, de fabrication et de réparation en composite de différentes pièces de rechange et superstructures, selon les standards aéronautiques les plus avancés, précise le communiqué.
Aussi, il témoigne de la volonté des parties de renforcer le partenariat existant entre le Maroc et la société américaine Boeing à travers la mise en œuvre de projets stratégiques communs tout en favorisant l'émergence d'une base industrielle et technologique de défense au Royaume, un projet qui avait été confondu par la presse avec un supposé projet de base industrielle militaire américaine sur le sol marocain.
L'accord renforce également, la coopération dans le domaine de la recherche et développement et le transfert de technologies à travers la qualification de bureaux d'ingénierie marocains aux normes internationales du secteur de l’aéronautique ainsi que la réalisation, en partenariat avec l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) de Ben Guerir, d'un centre de recherche pour la fabrication d’additive avancée 4.0.
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