n°816.Comment Autoroutes du Maroc s’engage pour une mobilité durable
La Société nationale des Autoroutes du Maroc met l’éco-responsabilité au cœur de sa stratégie de développement, prenant compte les engagements historiques de l’Accord de Paris et de la stratégie bas carbone à long terme « Maroc 2050 » établie en 2021, à travers laquelle le Royaume s’est fixé un objectif indicatif de mix électrique ambitieux à 80 % d’énergies renouvelables et une production d’hydrogène vert de 4 % de la demande mondiale à l’horizon 2050.
Le secteur du transport pèse à lui seul 23 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau national (contre un quart au niveau mondial). Aussi, les projets d’ADM sont systématiquement soumis à une étude d’impact sur l’environnement et les différentes phases de réalisation de l’infrastructure autoroutière prennent scrupuleusement compte des exigences environnementales.
ADM s’active à mobiliser toutes les parties prenantes à la sensibilisation des usagers de l’autoroute aux enjeux climatiques induits par le secteur du transport, en vue de contribuer à la réduction de l’empreinte carbone sur les réseaux routiers.
Aussi, la société nationale dirigée par Anouar Benazzouz a élaboré une large gamme de programmes et de solutions innovantes pour son écosystème. Tout d’abord, à travers le programme vert pour la sauvegarde de l’environnement et la réduction de l’emprunte carbone qui se décline en plusieurs projets.
ADM pleinement engagée dans l’éco-mobilité
Le projet « Al Ard » consiste à protéger les talus autoroutiers contre l’érosion hydrique et de stabiliser les sols par des techniques innovantes basées sur le génie biologique tout en créant une activité génératrice de revenu aux agriculteurs riverains.
La technique de compactage à sec permet de préserver les ressources hydriques dans la construction des infrastructures autoroutières, utilisée à titre d’exemple dans la construction de l’autoroute Sekhour-Marrakech (100 km) et Marrakech-Agadir (250 km).
Le reboisement de compensation qui consiste à replanter les arbres des superficies déboisées lors de la construction de l’autoroute. 3 millions d’arbres ont été replantés comprenant l’arganier, symbole endémique du Maroc, en plus d’un programme de reboisement de 800 000 arbres qui est en cours de réalisation.
La valorisation des eaux récupérées a été menée sur la plate-forme d’autoroute et ses ouvrages d’assainissement pour réutilisation en vue d’arrosage.
Des bassins déshuileurs ont été mis en place pour le traitement des eaux de ruissellement se déversant dans les oueds.
Le programme Azur sert à intégrer des techniques de recyclage et les énergies renouvelables.
L’utilisation des techniques innovantes économes en granulats et en bitume lors de l’entretien de la chaussée autoroutière consiste à valoriser et à réutiliser les matériaux présents dans les anciennes chaussées pour la mise en œuvre des chaussées remplaçantes.
Des bornes de recharge pour les véhicules électriques ont été placées sur les aires de service du réseau autoroutier.
De même que des stations de production de l’électricité à base d’énergie solaire ont été installées dans les gares de péage.
Un programme communautaire, pour un futur citoyen averti a été initié en vue de sensibiliser ses communautés proches vis-à-vis de l’environnement. Ainsi, ADM a mis en place plusieurs initiatives destinées aux jeunes des écoles limitrophes au réseau autoroutier (Axe Jeunes espoirs) et aux jeunes étudiants ingénieurs et chercheurs en R&D (Axe Jeunes leaders).
Ce plan a déjà permis la réhabilitation de 325 écoles adjacentes aux autoroutes, et s’articule autour de deux volets :
Celui de l’Épanouissement au sein de l’espace scolaire à travers la réhabilitation des infrastructures de base des établissements scolaires, l’aménagement et/ou la création de nouveaux espaces d’apprentissage, l’aménagement et le renforcement des espaces verts. Ce volet est un préalable car ADM souhaite rendre les lieux agréables avant d’entamer le volet éducation et sensibilisation.
Et celui de l’Éducation et Sensibilisation à la sécurité autoroutière et à la protection de l’environnement, et ce à travers des ateliers dédiés et des espaces aménagés d’une manière artistique et ludique.
Par ailleurs, étant donné que la fluidification et la sécurisation du trafic représentent un facteur important dans la limitation des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, ADM a développé le programme d’automatisation, projet intégré d’une enveloppe globale d’1 milliard de dirhams, qui concerne à la fois la mise à niveau de l’infrastructure réseau et informatique, la modernisation des gares de péage, la digitalisation des moyens de péage (Jawaz) et la supervision du trafic.
ADM a également installé le Centre Info Trafic national, une infrastructure high-tech pour sécuriser, fluidifier et contrôler le trafic sur l’ensemble du réseau autoroutier national 24/7.
Toutes ces actions concrètes témoignent de la volonté d’ADM d’adopter systématiquement les solutions techniques les plus respectueuses des paysages, du milieu naturel et de l’environnement au sens large.
Un partenariat exemplaire avec l’IRF
Dans ce sillage, et depuis 2016, année de la COP22 à Marrakech, ADM organise la Conférence internationale sur la mobilité durable, plateforme de dialogue, de partage d’expériences, de bonnes pratiques et de nouvelles technologies.
Cette année, et en amont de la COP27 à Charm Cheikh en Egypte, dans un contexte de crise climatique exacerbée, ADM a organisé début octobre la 4ème édition de cette conférence, jumelée avec celle, annuelle, de la Fédération Routière Internationale (IRF), l’occasion d’illustrer la coopération exemplaire entre ADM et l’IRF pour une transition vers une économie verte durable et inclusive.
Le Maroc se positionne désormais en hub énergétique régional, tirant sa force de son potentiel immense d’énergies renouvelables compétitives, mais également de sa politique énergétique audacieuse ciblant un mix énergétique ambitieux de 80 % d’énergies renouvelables.
Le Royaume se prépare ainsi à participer à la décarbonation de l’Europe à travers de grands projets inédits (connexion électrique avec le Royaume-Uni, hydrogène vert etc.). En outre, le Maroc s’appuie sur son double succès en matière d’énergies renouvelables et dans l’industrie automobile pour se placer en plaque tournante compétitive rassemblant les écosystèmes de l’électromobilité et des mobilités alternatives.
Pour son marché intérieur, le Maroc pourrait déployer près de 10 % de véhicules électriques du parc national à horizon 2030, soit 258 000 véhicules électriques nécessitant à minima 25 800 points de recharge, 250 000 de deux-roues électriques nécessitant 25 000 points de recharge et 2 000 bus électriques, selon le scénario de référence de la feuille de route mobilité urbaine, établie par la commission économie verte du secteur privé.
Pour cela, il a été mis en exergue la nécessité d’adapter le cadre réglementaire, de mettre en place un plan national d’infrastructure de recharge comprenant à minima un objectif de nombre de bornes, un modèle précis de gestion, les types de technologie appropriés et les principes d’interopérabilité et enfin de désigner une commission nationale réunissant toutes les parties prenantes avec pour mission de suivre l’avancement du déploiement du plan d'action défini.
Le secteur privé a rappelé la nécessité de disposer d’une politique publique claire, convergente, inclusive, unique et spécifique à son contexte, couplée d’un framework légal adapté, pour favoriser l’investissement privé et déployer les solutions de verdissement du transport, à une large échelle.
Les différents acteurs du secteur se sont dits mobilisés et prêts à accompagner le pays à la décarbonation du secteur, dans un contexte d’accélération impulsée par le Green New Deal, imposant des objectifs de -55 % de réduction de gaz à effet de serre à horizon 2030 et -90 % à horizon 2050 sur le territoire européen, et plus précisément la fin de commercialisation des véhicules thermiques (à partir de 2035), et l’avènement de la taxe carbone, pénalisant tout produit importé ne respectant pas les mêmes exigences environnementales que le territoire européen.
Un soutien aux startups innovantes
Sensibles à la richesse du capital humain, de l’innovation et de la création de valeur, l’IRF et ADM se sont fortement engagés en faveur des entrepreneurs de la mobilité durable, afin de leur donner une tribune et de mettre en lumière leur proposition de valeur. En effet, la CIMD a accueilli pour la première fois pour cette 4ème édition, six entrepreneurs pour présenter leur solution de mobilité durable. Les finalistes du concours « IRF Start-up Label » : IRIS, Transconomy et Edge Vision, et trois entrepreneurs marocains représentant les startups Pip Pip Yalah, Kilowatt et Hoplamob.
Le prix « IRF Startup Label » 2022 a été attribué à la startup IRIS pour sa contribution au développement de technologies durables et pratiques qui aident à construire des infrastructures meilleures et plus résilientes.
Le titre honorifique de la personnalité de l’année 2022 de l’IRF a été décerné à Magali Anderson, Directrice Développement Durable et Innovation du Groupe Holcim pour sa contribution à la décarbonisation de l’entreprise, à la numérisation de leurs opérations de transport, au programme de la sécurité routière et au développement du programme des femmes chauffeurs de camions.
La digitalisation est absolument clé dans la conception et l’optimisation de tout processus industriel, logistique ou encore dans le domaine de la construction. La numérisation contribue à la fois à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais également à une réduction des coûts et des ressources naturelles. A titre d’exemple, l’outil ORIS, développé en étroite collaboration avec UNIDO, amène à une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 50 %, de réduction de coûts de construction de 15 %, de maintenance de 70 % et de consommation de ressources naturelles de 80 %.
Sécurité routière : Un outil de référence
La 4ème édition de la Conférence Internationale sur la Mobilité Durable a été également un moment historique et l’occasion d’annoncer publiquement la mise à disposition d’un outil de référence mondiale regroupant l’ensemble des statistiques routières, soit 200 indicateurs liés aux routes et au secteur des transports répartis dans 11 sections, couvrant plus de 200 pays et territoires, rendus accessibles à tous et gratuitement sur le lien www.worldroadstatistics.org, grâce à la collaboration étroite entre l’IRF, la Fondation TotalEnergies et la Fondation Michelin.
Les accidents de la route pourraient causer 13 millions de décès et 500 millions de blessures supplémentaires au cours de la prochaine décennie, en particulier dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.
Le coût des accidents de la route représente en moyenne 3 % de PIB et sont principalement supportés par les systèmes de santé, les assurances, les familles et les services destinés à toute forme d’handicap post-crash. Les solutions de sécurité pour leur part sont concentrées sur les comportements des usagers, sur la route et sur les véhicules.
La sécurité routière nécessite une action collective pour réduire le nombre de décès et de blessés. En effet, à l’échelle internationale, le plan Decade of Action for Road Safety 2021-2030 fixe l'objectif ambitieux de réduire d’au moins 50 % des décès et des blessures dus aux accidents de la route d'ici 2030. Pour cela, le plan se concentre essentiellement sur 5 piliers majeurs : le transport multimodal et l’aménagement du territoire, l’infrastructure routière sûre, les véhicules sûrs, l’usage sûr des routes et les interventions après un accident.
ODD, collecte de data et ACV des produits
Dans le même temps, les ODD ont également positionnés des objectifs contribuant à mieux maîtriser la sécurité routière. Parmi eux, on note que toutes les nouvelles routes devront répondre aux standards techniques de sécurité (minimum 3 étoiles) et que 75 % des voyages empruntés seront réalisés sur des routes de ce même niveau technique de sécurité, à noter que 40 % des routes dans le monde sont d’un niveau de sécurité de 1 à 2 étoiles.
La collecte de la data est la première étape avant de pouvoir réduire les émissions de gaz à effet de serre ou d’optimiser les différents processus. Elle est fondamentale et essentielle à la compréhension des différentes problématiques et constituent la première brique des solutions envisagées. De même l’accessibilité des différentes bases de connaissance, leur fiabilisation et leur analyse permettent de disposer d’une information davantage pertinente et donc d’agir de la bonne manière au bon moment, dans un contexte où l’action devient de plus en plus urgente.
Enfin, plusieurs idées concrètes et impactantes ont été présentées, à l’instar de l’intégration de l’ANV « l’Analyse du Cycle de Vie » des produits, dans tous les appels d’offres en vue de privilégier les produits les plus décarbonés au moment de la passation des marchés. Par ailleurs, il a été proposé de coupler des projets d’autoroutes rentables avec des projets de routes rurales visant à connecter des zones enclavées ou difficiles d’accès, pour en faciliter le financement. D’autres expériences enrichissantes ont été partagées par nos prestigieux intervenants, notamment la mesure de la sécurité des routes livrées par les concessionnaires, ou encore la conception de plans d’évacuation en cas d’évènements climatiques extrêmes.
Enfin, lors de cette conférence, l’accent a été mis sur l’accompagnement au changement des mentalités vers la mobilité douce et la mobilité partagée, sur les solutions de transport au biogaz, les véhicules autonomes et les outils de mesure de la durabilité des entreprises tels que le bilan carbone ou TPI/ SBTI.
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