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09.11.2016 à 14 H 28 • Mis à jour le 09.11.2016 à 14 H 28 • Temps de lecture : 4 minutes
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n°73.L’élection de Donald Trump, une menace pour les résolutions de la COP 22 ?

La COP 22 sera-t-elle toujours la COP de l’action ? Cette question est sur toutes les lèvres après l’élection du républicain Donald Trump à la présidence des Etats-Unis

Dans les couloirs de la conférence internationale contre le dérèglement climatique à Marrakech doit régner un certain malaise. Ce matin, Donald Trump est devenu le 45ème président des Etats-Unis, l’homme qui disait lors de sa campagne qu’il voudrait annuler l’Accord de Paris, ratifié le 3 septembre dernier par Washington, le deuxième pays émetteur de gaz à effet de serre à hauteur de 15,5 %. Un accord qui est entré en vigueur le 4 novembre, un jour qualifié d’« historique  » par Salaheddine Mezouar, le président de la COP 22 et ministre sortant des Affaires étrangères et de la coopération.


Les raisons de Donald Trump

Pour le nouvel homme fort de la Maison Blanche, les règles visant à limiter le réchauffement climatique vont « tuer l’emploi et le commerce  ». En clair, l’emploi et l’Accord de Paris n’iraient pas de pair. Une vision bien différente de celle par exemple de la CGEM qui par la voix de sa présidente, Miriem Bensalah Chaqroun assurait lors d’une interview publiée dans L’Economiste que « si la question climatique impose des contraintes d’adaptation aux entreprises, elle est aussi un gisement d’opportunités pour faire évoluer leur manière de produire et l’occasion de les positionner sur de nouveaux métiers.  »  Mais pour Trump, le point noir, est que « cet accord donne à des bureaucrates étrangers le contrôle sur la façon et la quantité d’énergie que nous pouvons consommer dans notre pays. Pas question !  »


Interrogée par RTL, Ségolène Royal, la présidente de la COP 21 durant laquelle a accouché le fameux Accord de Paris, a tenu à rassurer : Trump ne peut pas empêcher sa « mise en œuvre  ». « A l'heure où je vous parle, 103 pays l’ont ratifié, représentant 70 % des émissions (de gaz à effet de serre). Il ne peut pas, contrairement à ce qu'il a dit, dénoncer l'Accord de Paris  », a-t-elle expliqué avant d’ajouter qu’« il va falloir redoubler de combativité pour gagner la bataille contre le climat (…) il va falloir être extrêmement vigilant et riposter à chaque fois que des tentatives seront faites pour affaiblir cet accord  ». Aucune peur à avoir d’après la ministre française de l’Environnement, mais cette crainte aurait pu être balayée si l’Accord de Paris avait été contraignant. Comme avait déjà prévenu Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, en décembre 2015 lors de l’adaptation du texte, « si demain matin, les Etats qui vont signer ces accords aujourd’hui ont envie de partir dans tout autre autre direction, personne ne peut les empêcher. » Toutefois, comme l’avait confié Abdelâdim Lhafi, commissaire de la COP22, au Desk le 4 novembre, « même s’il n’est pas contraignant juridiquement, il l’est moralement et politiquement pour ceux qui ont la volonté de contribuer à lutter contre le changement climatique.  »


Les Etats-Unis coutumiers des rétropédalages

A l’époque déjà, les pays du monde entier qualifiaient le protocole de Kyoto en 1997 comme étant historique. Entré en vigueur en 2005, ce texte était le premier traité international juridiquement contraignant visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, instaurant un mécanisme de sanctions. Néanmoins, cela n’a pas empêché certains pays comme la Russie ou encore le Japon de se retirer et ce, sans aucune conséquence financière ou juridique. Quant aux Etats-Unis, ils l’ont signé le 12 novembre 1998 mais ne l’ont jamais ratifié comme ils l'ont fait pour l’Accord de Paris.


Comme l’assure RFI, le nouveau président américain devrait attendre au minimum trois ans avant de pouvoir claquer officiellement la porte. Il ne pourra certes ne rien faire d’ici là, mais quelle sera son attitude face aux mesures phares prises par Barack Obama comme la réduction du charbon dans la production d’électricité dans le cadre de son Clean Power Plan ? La tendance risquerait de s'orienter vers un bras de fer qui a déjà commencé en février dernier. La Cour suprême américaine a, en effet, suspendu le plan d’actions pour une énergie propre. La raison ? Le programme ne pouvait pas être appliqué avant la fin de la procédure de justice intentée par 27 Etats américains dont la plupart sont républicains. Aujourd’hui, elle est entre les mains de la Cour d’Appel fédérale de Washington. La première audience s’est ouverte fin septembre. La décision ne sera rendue que dans quelques mois.


Pour l’heure, tous les yeux sont rivés sur les Etats-Unis. Des engagements concrets seront-ils pris lors de la COP de Marrakech ? Peux-t-on réellement lutter contre le dérèglement climatique sur le long terme sans Washington, l’un des plus gros pollueurs au monde ? A l'évidence, une nouvelle donne est désormais sur la table avec le séisme Trump...

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