Affaire Ghali : Akhannouch marche sur les plates-bandes de Baraka en s’exprimant dans El Mundo
Le ministre de l’Agriculture et patron du Rassemblement national des indépendants (RNI) a accordé une interview au quotidien madrilène El Mundo, publiée dans l’édition de ce lundi 10 mai. Aziz Akhannouch, qui indique se prononcer « uniquement » en tant que président du RNI, y reprend les arguments de la diplomatie marocaine dans sa crise avec son homologue espagnole, causée par l’accueil par Madrid du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, hospitalisé dans un hôpital de Logroño.
« La manière avec laquelle l’Espagne gère cette affaire est douteuse. Pourquoi Ghali a-t-il choisi l’Espagne et pas un autre endroit ? Toute crise a une issue et cela dépend des parties concernée », a déclaré Akhannouch au quotidien, estimant que la solution à cette crise passe par « la rectification d’un acte qui a été décidé sous le prétexte humanitaire, et l’application de la loi envers Ghali, contre qui des plaintes pénales ont été déposées ».
« Si l’Espagne considère que son objectif est purement humanitaire et innocent, pourquoi ne l’a-t-elle pas dit au Maroc dès le début ? La dissimulation de cet accueil reflète une complicité claire, que Madrid a évité de clarifier pour le moment », a-t-il répondu, lorsque interrogé sur la raison pour laquelle l’explication donnée par l’Espagne ne convainc pas.
Pour le ministre, « les conséquences se refléteront principalement en la perte de confiance, ainsi qu’une révision des options stratégiques, que le Maroc cultive depuis très longtemps dans tous les domaines avec son voisin espagnol ». Akhannouch aborde également le communiqué conjoint de neuf partis politiques marocains condamnant l’accueil par l’Espagne de Brahim Ghali. Selon lui, « c’est un message clair pour toutes les forces vives et la conscience de l’Espagne : les partis politiques, les associations de la société civile, les juristes et les médias qui sont appelés à condamner cette visite ».
La sortie médiatique d'Aziz Akhannouch arrive en concomitance avec celle du secrétaire général de l’Istiqlal, Nizar Baraka, qui avait ce weekend adressé une lettre au président du parti Populaire espagnol (PPE), Pablo Casado, dans laquelle il fait état « d’un coup de poignard dans le dos » et félicite le parti conservateur pour avoir « été en première ligne pour interpeller le gouvernement [espagnol, ndlr] ».
L'Istiqlal, réputé proche de la droite espagnole conservatrice se retrouve concurrencée dans ses plates-bandes par un RNI désireux de s'imposer dans la scène médiatique, ayant jeté son dévolu sur El Mundo, principal journal espagnol de droite. La formation dirigé par l'homme d'affaires est pour rappel encore secoué par le tir groupé des partis contre ses actions caritatives, une offensive à laquelle le parti dirigé par Nizar Baraka avait activement participé.
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