Algérie: le patron de la puissante Sonatrach limogé au profit d’un « espion » ?
Amine Mazouzi n’est plus PDG de Sonatrach. « Le ministre de l’Énergie, Noureddine Boutarfa a réuni ce matin, lundi 20 mars 2017, le conseil d’administration de Sonatrach et procédé à l’installation de Abdelmoumen Ould Kaddour en qualité de PDG de Sonatrach en remplacement de Amine Mazouzi », a annoncé le ministère dans un communiqué. « En cette occasion, le ministre de l’Énergie a appelé le nouveau PDG de Sonatrach à agir en toute responsabilité et en toute confiance, en vue de mette en œuvre les changements qualitatifs permettant à Sonatrach d’évoluer et de prospérer dans un climat d’entreprise serein et propice à la prise d’initiative et de décision. Il a également invité le PDG et les hauts responsables de Sonatrach à faire preuve d’un engagement sans faille pour préserver les intérêts de Sonatrach et de faire évoluer les pratiques managériales et productives pour rendre la compagnie capable de s’adapter aux changements de son environnement », ajoute le communiqué. Abdelmoumen Ould Kaddour est un polytechnicien diplômé du Massachusetts Institute of Technologie. Il avait notamment exercé en tant que directeur de Brown & Root Condor (BRC), une entreprise impliquée dans un énorme scandale dans les années 2000.
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Ancien dirigeant de Browin & Root Condor (BRC), une filiale de la compagnie nationale avec une entreprise américaine, ce proche de l’ex-ministre de l’Énergie, Chakib Khelil, a été condamné en novembre 2007 à 30 mois de prison ferme par le tribunal militaire de Blida pour « espionnage » et « divulgation des secrets de l’État pour le compte de parties étrangères », écrivait Ennahar le 27 novembre 2007. Deux autres personnes dont un officier de l’ANP avaient été condamnées à cinq ans et trois ans de prison ferme à l’issue de ce procès. De quoi s’agit-il exactement ? Selon le journal Ennahar, Moumen Ould Kaddour a été accusé d’avoir remis l’enregistrement d’une conversation téléphonique entre deux hauts responsables militaires algériens à des agents secrets étrangers « probablement liés à un service de sécurité américain ». Le procès n’était pas ouvert aux médias, selon le journal. Après l’arrestation de Ould Kaddour en février 2007, les officiers du DRS avaient retrouvé plusieurs appareils d’écoute et de communication sophistiqués ainsi que des enregistrements sensibles dans son bureau et à son domicile, ajoute la même source. L’ex-dirigeant de Browin & Root Condor a été mis sous surveillance plusieurs mois avant son arrestation. Les services de sécurité avaient déclenché une enquête autour de la surfacturation de contrats et des marchés de gré à gré dont la réalisation des deux tours abritant le ministère de l’Énergie, expliquait pour sa part El Watan. « C’est à la suite d’une mission d’inspection de l’IGF, dépêchée sur instruction du président de la république, que les enquêteurs ont relevé, en passant au peigne fin les contrats avec BRC, que celle-ci a bénéficié de ‘privilèges et de complaisance’ pour accaparer de nombreux contrats avec Sonatrach, le ministère de l’Énergie et des Mines, celui de la Défense nationale et Naftec », selon la même source
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