Cargo affrété par l’OCP saisi en Afrique du Sud : les avis des deux parties

Un navire phosphatier transportant 50 000 tonnes de minerai provenant des mines de l’OCP à Boucrâa, au Sahara, a été empêché de reprendre sa route vers la Nouvelle-Zélande, sa destination finale, après une escale de refueling à Port-Elizabeth en Afrique du Sud. Il avait quitté la rade de Laâyoune le 13 avril pour livrer un client régulier de l’Office.
L’information a d’abord été annoncée sur les réseaux sociaux avant d’être confirmée par Mohamed Soual, conseiller du président de l’OCP, Mostafa Terrab dans une déclaration à l’identique à quelques médias dont Telquel.ma et Medias24.
Gob. saharaui anuncia que Sudáfrica detiene 1er barco cn fosfato procedente de las zonas ocupadas dl #saharaoccidental destino a #Australia pic.twitter.com/s7JgBDoVEU
&mdash Jalil Moh. Abdelaziz (@Jalil_SH) May 2, 2017
Pour l’OCP, il s’agit d’une « procédure normale » caractérisée par une saisie conservatoire ordonnée par les autorités judiciaires sud-africaines à la demande du Polisario.
Il ne s’agit donc pas d’une « interception » ou d’un « arraisonnement », comme ont pu l’avancer certains organes proches du Front. Serein, Mohamed Soual a expliqué à la presse que « cette saisie conservatoire est sur la forme, en attendant les arguments de l’OCP », affirmant que l’Office « agit dans le strict respect du droit international ».
Une deuxième phase du procès qui sera publique
Contacté par Le Desk, Me Gilles Devers, avocat du Polisario a lui aussi confirmé l’existence de cette « saisie conservatoire », reconnaissant une action préméditée, son client avait déjà « évoqué ce genre d’hypothèses suite à l’arrêt de la Cour de Justice européenne ».
L’avocat, qui n’est pas directement en charge de la procédure en Afrique du Sud, déclare que ses confrères de Cape Town avaient « motivé leur ordonnance ». Un juge a alors « bloqué la cargaison », « une mesure de contrainte classique sans avis préliminaire dont notification a été faite à la partie adverse qui a bien entendu la latitude de la contester ». Gilles Devers ajoute que la « procédure sur le fond est désormais enclenchée dans une deuxième phase du procès qui sera publique ».
Il s’agira alors de « confronter le droit international avec l’ordre juridictionnel interne de l’Afrique du Sud », qui insiste-t-il à dire, « considère le Maroc comme puissance occupante au Sahara Occidental ». Le débat juridique sera d’évaluer, selon l’avocat du Polisario, ce que « peut défendre le Maroc en ces termes, puisqu’il considère l’exploitation des ressources naturelles du point de vue de sa souveraineté sur le territoire, or cela pose un sérieux problème au vu du droit international ».
Pour Devers, et sans préjuger de la sentence, « le fait que le porte-parole de l’OCP estime que son entreprise agit dans le strict respect du droit international est présomptueux à ce stade ». Verdict dans quelques jours.
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