Le projet de fabrication de vaccins au Maroc se fera en trois étapes à l’horizon 2025
A l’horizon 2025, le Maroc ambitionne de se doter de capacité biotechnologiques industrielles lui assurant une autonomie et une sécurité sanitaire, mais aussi lui permettant de mettre à disposition son outil à ses partenaires africains.
Les conventions paraphées devant le roi Mohammed VI au Palais royal de Fès le 5 juillet encadrent cet ambitieux processus de maitrise biotech décliné en trois étapes démarrant cette année et se poursuivant au-delà de 2024, selon les présentations faites par les experts conviés à la cérémonie royale et leurs déclarations à la MAP.
Comme pressenti lors du partenariat sur les essais cliniques de phase III au Maroc du vaccin anti-Covid confiées par le Chinois Sinopharm à Sothema, le laboratoire marocain participera à une première étape dite « d'urgence », qui démarre cette année compte-tenu du contexte pandémique. La capacité de remplissage en flacons ou en seringues préremplies de Sothema seront mises à niveau par le biais d’une coopération technique avec transfert de « know how » de Sinopharm. Il s’agira à très court terme de réaliser du « fill and finish » en salle blanche (conditions aseptiques) pour le vaccin anti-Covid de Sinopharm dans les installations dédiées de Sothema à Bouskoura.
En seconde étape, le Maroc, associé au Suédois Recipharm et avec l’appui du consortium bancaire (Bank of Africa, Attijariwafa bank et Banque populaire) dans le cadre du projet MoroccoSino Pharma révélé par Le Desk. Le façonnier érigera en PPP une usine dans les environs de l’aéroport de Casablanca pour un coût estimé à 100 millions de dollars (M $) (hors murs). L’enveloppe globale de 500 M $ pour produire 5 millions de doses de vaccins anti-Covid-19 par mois, annoncée par le cabinet royal, sera mobilisée par le Fonds Mohammed VI pour l’investissement avec le concours des banques précitées.
En dupliquant le modèle de l’usine de Monts en France, Recipharm ne fabriquera pas à proprement parler le vaccin. Le site de Casablanca sera érigé sur 42 hectares à l’horizon 2023 pour l’étape dite de façonnage, c’est-à-dire de la préparation, au remplissage, au conditionnement, au contrôle qualité et à la distribution des vaccins. La matière première, elle, sera fournie par un grossiste, le géant chimique et pharmaceutique helvétique Lonza étant, par exemple, celui qui livre l’usine montoise en produits de la firme américaine Moderna.
Enfin, et au-delà de 2024, le royaume qui aura capitalisé sur cette première expérience se lancera dans la fabrication de principes actifs (acide ribonucléique messager -ARN messager) et biosimilaires avec la perspective de développer un écosystème dans la biotech intégrant la R&D, les alliances stratégiques à l’international, et l’incubation de startups au sein d’un hub. Cette phase ultime, expliquent nos sources, pourrait alors concerner la volonté de consacrer la future Cité Mohammed VI Tanger Tech à cette ambition nationale et continentale.
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