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12.03.2017 à 17 H 45 • Mis à jour le 12.03.2017 à 18 H 51
Par
Politique & Medias

Les devinettes énigmatiques d’Ilyas El Omari sur Facebook

Depuis une semaine, le secrétaire général du PAM, deuxième parti au sortir des législatives d’octobre, s’est lancé dans la publication de billets obscurs sur Facebook. Dans sa ligne de mire, des « empires médiatiques » accusés de grenouiller avec les services secrets. Une étrange initiative à lire dans le contexte de sa mise à l’écart comme challenger de Benkirane au profit de Akhannouch ?

Quelle mouche a piqué le patron du PAM ? En l’espace de quelques jours, Ilyas El Omari, oublié des feux de l’actualité au profit de Aziz Akhannouch qui lui a ravi la vedette sur le ring politique face à Benkirane, a publié une série de mystérieux posts sur son compte Facebook.


Le premier, lundi 6 mars, dans lequel il raconte dans un verbiage obscur qu’un de ses amis algériens s’est plaint d’un patron de presse marocain connu pour sa proximité avec les services de renseignement. Un journaliste qui n’aurait pas publié dans un de ses médias comme il l’avait promis ce que lui avait rapporté cette source algérienne. Une information impérieuse sur "l'affaire" (le dossier du Sahara ?), laisse-t-il entendre, qui s’est retrouvée au final sur le fil de l’agence officielle MAP, confirmant, selon les dires d'El Omari, les accointances du journaliste en question avec le milieu de l’espionnage.



La presse qui s’est emparée de l’histoire a cru identifier Ahmed Charai dont le fameux corbeau Chris Coleman, auteur des MarocLeaks, avait levé le voile sur ses activités interlopes.


Lire notre contre-enquête : La DGED manipulée par ses propres relais médiatiques ?


Le second post d’El Omari publié le lendemain rendait public le contenu d'un mail de cet ami algérien qui rapportait la complainte du journaliste, effrayé que cette affaire puisse être éventée lui causant au passage quelques désagréments, s'agissant notamment d'intérêts supposément cachés derrière son empire médiatique, assure El Omari.



Ensuite, dans son troisième billet publié le 9 mars, le chef du PAM informe de sa volonté d’écrire régulièrement sur Facebook (et non pas dans la presse pour ne pas gêner, dit-il) alors qu’il s’était interdit de le faire depuis des années compte tenu de ses responsabilités politiques, assure-t-il. Il affirme qu'avant la tenue du Conseil national du PAM en 2012, il comptait lancer un projet médiatique (dont une émission radiophonique) pour "lever le voile" sur nombre d'affaires croustillantes. Son message, aussi confus que les deux précédents, évoque notamment des secrets jalousement gardés sur la période dite des "années de plomb" et les premiers temps du règne de Mohammed VI. Une promesse de révélations dérangeantes qui concerneraient essentiellement le milieu de la presse.



Le 10 mars, il s'adresse à la chroniqueuse Mayssa Salama Ennaji, starisée par sa logorrhée islamisante sur les réseaux sociaux, la titillant sur le fait qu'il ne sait pas écrire comme elle entre les lignes et revendiquant le droit de s'exprimer librement comme tout citoyen...Il insiste pour dire que dans ses allusions précédentes aux liens qu'entretient le mystérieux journaliste (qu'il se refuse de nommer) avec un agent du renseignement, il ne s'agit pas uniquement du dossier du Sahara. Il ajoute qu'il existe au Maroc nombre de journalistes (hommes et femmes) à la tête d'empires médiatiques, avant de s'étaler sur son propre parcours professionnel durant lequel il affirme n'avoir travaillé que dans le privé et qu'il n'a profité d'aucun avantage de ses mandats politiques.



Puis, il récidive encore une fois, disant être encouragé à poursuivre son expérience de nouveau Facebooker en s'étonnant de la réaction de certains journalistes, qu'il dit respecter mais qui, selon lui, se sont sentis trop rapidement visés par ses propos.



Enfin, dans un dernier billet, il dit ne pas vouloir pointer du doigt un journaliste en particulier, mais plutôt certaines institutions médiatiques dont il requiert la transparence comme, tient-il à rappeler, il avait fait de même concernant le patrimoine des politiques et des élus. Il ajoute connaitre parfaitement ce milieu ayant exercé dans l'industrie et le commerce de l'imprimerie et du papier dans le milieu des années 90. Dans ce sens, il se dit prêt à répondre aux questions sur les conditions de création de certains médias dont il disposerait d'informations confidentielles. Une initiative qu'il envisage d'abord le concernant, affirme-t-il, faisant allusion au groupe Prestigia Print qu'il avait lancé en fanfare en 2015 avant de s'en éloigner dans des conditions jamais totalement élucidées.



Que faut-il comprendre de ce fatras ? El Omari s’est-il finalement rendu compte sur le tard qu’il avait été définitivement écarté comme principal adversaire politique de Benkirane au profit d’Akhannouch et fait ainsi savoir son mécontentement par signaux codés ? C’est en tout cas l’avis de nombreux observateurs qui voient dans cette série de crypto-messages une menace à peine voilée du pamiste en chef pour prévenir d’une marginalisation annoncée. Une rafale de semonce contre d'éventuels traitements médiatiques à venir forcément peu amènes à son égard après ses grandes envolées de campagne promettant monts et merveilles et son incapacité à se montrer à la hauteur des tensions rifaines ? Un dernier sujet dont il se défausse d'ailleurs aujourd'hui sur le gouvernement Benkirane à travers, cette fois-ci, son très maigre compte twitter...


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