Trois années se sont écoulées depuis « la pire crise » de la Royal Air Maroc (RAM) - pour reprendre l’expression de son président, Abdelhamid Addou – conséquence néfaste de la pandémie du Covid-19, ayant conduit au licenciement de 140 employés, dont 65 pilotes et à la dissolution chaotique de l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL).
Fin 2022. Des pilotes de ligne affirment s’être constitués en syndicat. La RAM ne semblait pas contrariée par sa création : une source proche du dossier affirmait à Médias24 que « l'association (AMPL) avait été dissoute, car elle avait usurpé des prérogatives exclusives aux syndicats, à savoir l'appel et la tenue d'une grève nationale. Ils ont retenu la leçon et ont créé leur propre syndicat ».
Un syndicat « illégitime »
Mais, depuis, entre la RAM et l’autoproclamé Syndicat marocain des pilotes de ligne (SMPL), rien ne va. Le dialogue n’a jamais été instauré, a appris Le Desk. La RAM lui refuse d’ailleurs tout contact le qualifiant « d’illégitime » et de « hors la loi », insiste une source autorisée au sein de la compagnie, pour qui celui-ci « n’existe pas et ne dispose d’aucun document attestant sa création ».
Contacté par nos soins, Me Bouchaib Nadir du cabinet Naou & Associates qui représente le SMPL, réfute en bloc ce qu’avance la RAM. « Tous les documents dont nous disposons sont authentiques et ont été déposés auprès des administrations concernées », souligne-t-il.

« Les autorités n’ont pas à valider la création d’un syndicat. Les lois marocaines et conventions internationales ratifiées par le Maroc protègent les syndicats, afin d'éviter toute forme de contrôle. Les syndicats doivent soumettre leurs dossiers au tribunal administratif, et nous l'avons fait. L’État dispose de 60 jours pour faire appel afin de révoquer la création du syndicat, chose qui n’a pas eu lieu », soutient Me Nadir.
« J’ai eu un long entretien téléphonique avec un confrère qui disait représenter la RAM, mais nous avons été clairs, car nous avons respecté à la lettre toutes les conditions légales pour créer le syndicat », souligne l’avocat. « Du procès-verbal de l’assemblée générale constitutive du syndicat tenue le 12 décembre 2022, jusqu’à l’ouverture d’un compte bancaire en son nom, tous les documents prouvent bien que le syndicat existe, bien que la RAM tente de prétendre le contraire », poursuit-il.

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