L’Algérie fait le choix de la chloroquine pour «les cas les plus graves»

Testé initialement à Marseille fin février, le protocole thérapeutique, la chloroquine séduit plusieurs pays à travers le monde, à l’image des Etats-Unis, du Maroc ou de la Tunisie. La molécule utilisée en traitement contre le paludisme notamment, a fait ses preuves en Chine, au plus fort de la pandémie de Covid-19. L’Algérie quant elle, a décidé d’appliquer le traitement « aux cas les plus graves ».
L’annonce est venue du ministère algérien de la Communication, dans un communiqué publié lundi 23 mars, la chloroquine sera utilisée en direction des patients « dont l’état de santé est jugé compliqué ou grave », précise le Ministère algérien de la Santé, une décision validée par le Conseil scientifique pour le suivi du Covid-19, installé la semaine dernière, sur décision du président Tebboune.
Il s’agit avant tout d’un essai clinique qui portera uniquement sur les cas les plus graves, sous prescription encadrée, à l’hôpital d’El Kettar à Alger où des essais sont déjà menés depuis le 23 mars.
Le ministre de la Santé a précisé, mardi 24 mars, que la prescription du médicament est soumise à « un contrôle médical rigoureux par les spécialistes au sein des services sanitaires de prise en charge des personnes atteintes », ajoutant que « le meilleur et le plus efficace traitement à cette pandémie qui a envahi le monde demeure le respect des mesures préventives ».
Parmi les mesures de prévention, les autorités algériennes ont instauré un couvre-feu dans la capitale depuis mardi, de 19 heures à 7 heures du matin pour une durée de 10 jours renouvelables. La wilaya de Blida, fief de la pandémie dans le pays avec 125 personnes infectées et 8 morts, est sous confinement total pour la même durée.
Le bilan de cas d’infection en Algérie s’élève à 264 personnes et 19 décès, des chiffres à prendre avec des pincettes faute de tests systématiques, le nombre de cas avéré de contamination est sans doute plus élevé.
L’Organisation mondiale de la Santé appelle cependant à la prudence. Les tests pratiqués jusqu’à présents restent insuffisants pour prouver l’efficacité de la molécule contre le terrible Coronavirus, qui a déjà infectées 431 000 personnes et causé 19 500 décès à travers le monde, relève le New York Times, sur une plateforme mondiale qui recense la situation en temps réel. Un essai clinique de la chloroquine, dans le cadre du programme-test transnational « Discovery » est également mené à l’échelle européenne depuis dimanche 22 mars. Les résultats seront publiés dans plusieurs semaines.