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08.08.2019 à 11 H 57 • Mis à jour le 08.08.2019 à 17 H 07 • Temps de lecture : 18 minutes
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n°502.En Algérie, «la répression est de plus en plus massive et violente»

Depuis deux mois, le journal algérien TSA, indépendant et en ligne, est inaccessible sur tout le territoire, bloqué et censuré par les autorités. Dans un entretien à Mediapart, Lounès Guémache, son cofondateur, dénonce une répression qui n’épargne personne, ni la presse ni les citoyens, à l’instar de ce manifestant qui risque dix ans de prison ferme pour avoir défilé avec le drapeau amazigh

Au départ, il y a une frustration. Celle de ne pas savoir ce qui se passe en temps réel dans son pays, à des milliers de kilomètres, de devoir se contenter du PDF des journaux papier qu’on lit avec retard car ils sont mis en ligne de manière décalée et de n’avoir rien, aucune information, le week-end. À l’arrivée, il y a un joli succès économique. En mai 2007, Lounès et Hamid Guémache créaient TSA, Tout sur l’Algérie, le premier journal francophone en ligne algérien, d’information généraliste en temps réel et totalement indépendant (financé par la publicité privée, aucune d’origine étatique).


À l’époque, la Méditerranée sépare les deux frères. Lounès travaille à Paris, chez Orange, Hamid à Alger, où il est journaliste à l’AFP. Ils commencent par de petites brèves sur l’économie, montent un site artisanal. En 2009, le président désormais déchu Abdelaziz Bouteflika repart pour un troisième mandat, la politique devient la dominante. Le site prend de l’ampleur. Lounès retourne en Algérie.


Douze ans plus tard, TSA compte une dizaine de journalistes dans la capitale et des correspondants dans les grandes villes du pays. Il est le journal le plus lu en Algérie, tous médias confondus. Avec le hirak (le mouvement contre le régime), qu’il couvre assidûment depuis les premières manifestations, il est passé de 8 à 23 millions de visites par mois. Et c’est sans nul doute pour cette raison qu’il est victime depuis le 12 juin de la censure du pouvoir, qui l’a tout simplement bloqué.


Lounès Guémache, cofondateur du journal algérien TSA, dans son bureau à Alger, août 2019. © Kahina Nour


Totalement inaccessible en Algérie, TSA ne peut être lu que depuis l’étranger. C’est un coup porté à son économie, à la liberté de la presse. Et c’est un coup porté au hirak à l’heure où aucune télévision publique et quasiment aucune chaîne privée ne couvre le mouvement et où les journaux papier, à l’instar d’El Watan, luttent pour leur survie, entravés par un régime autoritaire « pire que sous Bouteflika », selon Lounès Guémache. Entretien.


TSA est inaccessible en Algérie depuis deux mois. Comment vivez-vous cette situation ?


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