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11.06.2019 à 01 H 21 • Mis à jour le 11.06.2019 à 01 H 21 • Temps de lecture : 26 minutes
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n°469.Monde arabe: des révolutions qui se suivent et ne se ressemblent pas

Les actuels soulèvements populaires en Algérie et au Soudan sont l’occasion de revisiter les six révolutions, en Tunisie, en Égypte, en Libye, au Yémen, à Bahreïn et en Syrie, qui ont bouleversé le monde arabe à partir de 2011. Et de comprendre ce qui les rapproche et les distingue. Décryptage

L’Algérie et le Soudan connaissent depuis des semaines des soulèvements populaires d’envergure, moins de dix ans après la succession des révolutions en Tunisie, en Égypte, en Libye, au Yémen, à Bahreïn et en Syrie. Ces premières révoltes comme celles d’aujourd’hui partagent, malgré des différences, les mêmes aspirations à la liberté et à la justice sociale face à des régimes despotiques, corrompus et arrogants, monopolisant le pouvoir depuis de longues décennies.


Ces révolutions et soulèvements ont eu lieu à un moment où les effets des mutations démographiques, sociétales et culturelles des années 1980-2000 ont mûri dans les sociétés concernées. Le ralentissement de la croissance démographique dû à la baisse de la fécondité dans la majorité des pays de la région, ainsi qu’à la nuptialité relativement plus tardive, a offert de meilleures chances à la nouvelle génération de s’investir dans l’action politique sans être handicapée par des responsabilités familiales précoces, comme ce fut le cas pour la génération précédente.


Mieux éduqués au vu du développement des structures scolaires et des politiques d’alphabétisation, branchés à tout ce que les réseaux informatiques peuvent offrir comme connexion avec le monde depuis la fin des années 1990, les membres de cette génération possèdent une individualité plus affirmée et de grandes attentes sociales, économiques et politiques. Cela éveille en eux un sens plus aigu de la dignité personnelle face à l’injustice et de la volonté d’agir. Ils sont également plus mobiles, grâce à l’extension des moyens de transport et à la baisse du contrôle familial.


Un autre élément, lié aux effets des mutations évoquées, est celui de l’expansion des villes et de leurs banlieues, ce qui crée des liens directs dans les espaces urbains entre des groupes qui partagent des particularités locales et des défis quotidiens.


D’autres facteurs sont la conséquence des transformations économiques que la région a connues depuis la fin des années 1980. Qu’il s’agisse du déclin de l’agriculture, de l’essoufflement graduel du modèle rentier, des privatisations et des monopoles des secteurs commerciaux par les proches des pouvoirs ou de l’incapacité des systèmes économiques mal gérés à créer des emplois, les résultats ont souvent mené à une forte augmentation du chômage. La désillusion des chômeurs n’a fait que s’accroître, de même que leur sentiment de subir un insupportable arbitraire.


Les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, YouTube et les blogs), dont le nombre d’usagers n’a cessé d’augmenter dans toute la région, ont eu pour effet de libérer la communication, leur permettant de dialoguer et de prendre position sur le plan politique, en échappant au contrôle des autorités. Les smartphones équipés de caméra se sont transformés en armes très efficaces documentant et témoignant de différentes réalités. La multiplication des « directs » assurés par les médias audiovisuels, les chaînes satellites et les sites de live streaming ont créé une empathie populaire avec les événements, sans effet rétroactif comme cela se passait avant. Les individus ont réagi simultanément, et non après coup, pour soutenir toute contestation jugée légitime.


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