
n°389.Pacte mondial des migrations: les 10 mots-clés d’un accord de pure coopération
Pas question que le président français ou son premier ministre s’envole pour Marrakech. C’est un secrétaire d’État inconnu du grand public, Jean-Baptiste Lemoyne, qui devrait signer pour la France le « Pacte mondial des migrations » de l’ONU, lundi 10 décembre, au Maroc. Sa mission : surtout faire profil bas.
Car ce document de 41 pages, public dès juillet dernier, affole depuis quelques jours une partie des « gilets jaunes » qui crie au complot immigrationniste, aiguillonnés par des élus de droite et d’extrême droite prompts à l’instrumentalisation. Ainsi, la porte-parole des Républicains, Lydia Guirous, a encore diffusé, jeudi 6 décembre, un communiqué trompeur faisant croire qu’Emmanuel Macron s’apprêterait à brader la souveraineté du pays et le droit des citoyens « de décider qui entre en France ».
À ce stade, ce n’est plus une lecture biaisée mais une réécriture intégrale d'un document en réalité bien fade, prudent par essence ou plutôt par construction, après deux ans de négociations à plus de 190 États. Si l’ONU y réaffirme certes « les effets positifs » des migrations « régulières » (au sens de légales), ce vade-mecum non contraignant, visant à stimuler la coopération entre États et diffuser des « bonnes pratiques », laisse tout loisir aux pays signataires d’accueillir – ou non – davantage de migrants dits « économiques » (en plus des réfugiés protégés par la Convention de Genève), d’expulser tout étranger en situation irrégulière, de contrôler leurs frontières. Paris n’aura pas à assouplir quelque loi que ce soit.

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