
n°186.Pourquoi la tentation d’interdire Al Jazeera reste vive au Moyen-Orient
Al Jazeera est-elle devenue le bouc émissaire préféré des dirigeants du Moyen-Orient ? On serait tenté de répondre : rien de bien neuf, cela fait déjà longtemps qu’elle occupe cette position. Depuis 2011, la chaîne de télévision qatarie qui avait fait la promotion des révolutions arabes sur ses deux antennes (arabophone et anglophone), est l’un des punching-balls favoris des gouvernements fort peu démocratiques de la région. Mais, depuis dimanche 6 août 2017, Israël est rentré à son tour dans cette danse du scalp autour du principal média moyen-oriental en demandant la fermeture du bureau d’Al Jazeera à Jérusalem et en prévoyant de couper ses transmissions satellitaires dans le pays. La soi-disant « seule démocratie du Moyen-Orient », qui se targue régulièrement d’être un îlot de libertés dans un environnement répressif, entend donc réduire un média au silence.
Cette menace émanant du ministre de la communication israélien, reprise et approuvée par le premier ministre Benjamin Netanyahou, pourrait être interprétée comme la simple gesticulation d’un gouvernement en difficulté qui cherche à se concilier les bonnes grâces de son électorat de droite et d’extrême droite, si elle n’intervenait pas quelques semaines après l’ultimatum, bien plus grave, de l’Arabie saoudite au Qatar, lui demandant de tout bonnement fermer la chaîne de télévision. Une nouvelle fois, Al Jazeera se retrouve au centre d’un jeu géopolitique où la liberté d’informer les populations de la région est perçue comme un obstacle au maintien du statu quo.

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