Chambre des conseillers: la dernière mascarade de Benchamach
Quelques jours à peine après le discours du Trône par lequel le roi Mohammed VI appelait de nouveau les institutions à leurs responsabilités, le plus parfait des contre-exemples est venu de Hakim Benchamach, président absentéiste de la Deuxième chambre pour cause de crise interne au PAM et autres casseroles : Il a réduit le Sénat à sa plus simple caricature, celle d’une caisse d’enregistrement expresse.
Le jeudi 1er août, l’important projet de loi-cadre sur l'Education qui a suscité tant de débats publics et de polémiques, a été adopté à une forte majorité en commission à la Chambre des conseillers, ne trouvant sur son chemin que le groupe CDT qui a voté contre, quelques abstentionnistes sur certains articles, alors que l’Istiqlal et le PJD l’ont entériné en bloc.
Il devrait être ainsi adopté de manière quasi-mécanique en plénière d’autant que le texte a été voté sans amendements. Et pour cause, les conseillers sont informés le 24 juillet que le ministre viendra le lendemain pour présenter la loi et que le 26 aura lieu le débat en commission. Les élus avaient jusqu’au 1er août pour remise de leurs amendements, soit deux jours ouvrables avant le vote du 2 août.
Si tout porte à croire qu’il sera adopté ce 2 août en plénière, il n’aura pas à revenir à la Chambre des représentants pour une seconde lecture…
Voilà donc comment une loi fondamentale pour l’avenir du pays a été traitée par cette institution censée garantir les droits des citoyens…
Mais la mascarade ne s’arrête pas là. En fin de soirée du 1er août, les conseillers ont reçu par mail un communiqué daté du même jour et signé par Benchamach leur signifiant d’être présents le lendemain à 17h pour voter en plénière pas moins de douze textes législatifs, dont celui de la loi-cadre sur l’Education, mais aussi d’importants projets de lois sur la gestion des terres soulaliyates, une modification du décret des obligations et contrats (DOC)… et cerise sur le gâteau, les amendements au règlement intérieur très controversé de la Chambre des conseillers dont 50 articles avaient été retoqués par la Cour constitutionnelle…
Une plénière expédiée au pas de course qui sera suivie d’une autre destinée à clôturer la deuxième session de l’année législative 2018-2019…Juste à temps pour les vacances.
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