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01.06.2017 à 22 H 43 • Mis à jour le 01.06.2017 à 22 H 45
Par
Diplomatie royale

Pourquoi Mohammed VI n’ira pas au Sommet de la CEDEAO

Le roi Mohammed VI avait prévu de participer au Sommet de la CEDEAO les 3 et 4 juin courant à Monrovia, au Libéria. La présence de Benjamin Netanyahu et les tensions internes autour de l’invitation d’Israël ont convaincu le souverain de ne pas s’y rendre. Le Niger et le Nigeria ont décidé de boycotter le conclave. Dans ce contexte, les conditions optimales pour un déplacement royal n’étaient donc plus réunies

Le roi Mohammed VI, avait prévu de se rendre, les 3 et 4 juin courant à Monrovia, à l’occasion du 51ème Sommet de la CEDEAO, qui devrait, notamment, examiner le dossier déposé par le Maroc pour rejoindre ce groupement régional en tant que membre à part entière, indique, jeudi, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI).


Au cours de cette visite royale, une rencontre avec la Présidente du Liberia, des entretiens avec les chefs d’Etat des pays membres de la CEDEAO, ainsi qu’un discours devant le Sommet de l’Organisation, étaient programmés, ajoute le ministère dans un communiqué, parvenu à la MAP.


La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest -CÉDÉAO- est une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28 mai 1975. C’est la principale structure destinée à coordonner les actions des pays de l’Afrique de l’Ouest. Son but principal est de promouvoir la coopération et l’intégration avec pour objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine. En 1990, son pouvoir est étendu au maintien de la stabilité régionale avec la création de l’ECOMOG, groupe militaire d’intervention qui devient permanent en 1999. La CÉDÉAO compte aujourd’hui 15 États membres. En 2013, le PIB global des États membres de la CÉDÉAO s’élève à 674,34 milliards de dollars US ce qui en fait la 20e puissance économique du monde.


Toutefois, au cours des derniers jours, « des pays importants de la CEDEAO ont décidé de réduire au minimum leur niveau de représentation à ce Sommet, en raison de leur désaccord avec l’invitation adressée au premier ministre israélien », relève le communiqué, notant que d’autres Etats membres ont, également, exprimé leur étonnement par rapport à cette invitation.


Le communiqué des Affaires étrangères a expliqué que le souverain « souhaite que sa première présence à un Sommet de la CEDEAO n’intervienne pas dans un contexte de tension et de controverse, et tient à éviter tout amalgame ou confusion ».


Des conditions non réunies 

Selon des sources diplomatiques consultées par Le Desk, la présence inaugurale du roi dans cette instance à laquelle le Maroc a candidaté « ne réunissait pas les conditions de sérénité et de solidarité nécessaires ». Le Niger et le Nigeria avaient annoncé plus tôt leur désistement. Abuja qui accueille le siège de l’organisation ouest-africaine est un poids lourd de la CEDEAO contribuant à environ deux-tiers de son budget.


« Le contexte de tensions qui prévaut actuellement au sein de l’organisation n’était donc pas propice », ajoute la source. « Il s’agit avant tout de débats internes, deux pays n’y seront pas, tandis que d’autres hésitent encore », ajoute-t-elle.


Ce schéma a donc rendu difficile la présence royale. « Quand un invité se rend au domicile d’une famille au sein de laquelle la crispation et les tensions sont palpables, le mieux est de ne pas y prendre part », explique notre source, usant de cette métaphore pour illustrer l’impact de l’offensive israélienne dans cette région du continent. Le Jerusalem Post pariait encore il y a quelques jours sur la présence du Maroc et évoquait même une rencontre informelle Mohammed VI-Netanyahu.


L’Etat hébreu mène actuellement une politique d’entrisme évidente en Afrique. Après l’Afrique de l’Est, Israël tente de marquer de son influence de nouveaux territoires. Ces derniers temps, nombre de votes africains se sont portés en faveur de la Palestine auprès d’importantes instances internationales, notamment à l’UNESCO, ce qui a poussé Tel-Aviv à jouer des coudes auprès de certains pays. Un sommet Israël-Afrique était d’ailleurs en gestation pour octobre à Lomé.


Cette situation pour le moins inappropriée a provoqué des résistances, des boycotts et des débats houleux au sein de la CEDEAO. Le roi Mohammed VI, en sa qualité de président du Comité Al Qods, ne pouvait donc y être associé.

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