Jeffrey Epstein pensait échapper à la justice en s’exilant au Maroc

On savait jusqu’ici que le Maroc était parmi les destinations fétiches du défunt gestionnaire de hedge fund multimillionnaire américain dans sa quête « d’esclaves sexuelles ». En 2002, il s’y est rendu à bord de son jet privé accompagné de ses deux rabatteuses attitrées et d’un mannequin mineure pour en repartir avec en plus un passager de marque : Bill Clinton, ex-président des Etats-Unis.
Trois mois avant sa mort en cellule, son autre avion a fait un ultime et mystérieux aller-retour Paris-Rabat, comme l’avait noté Le Desk de son plan de vol.
Ce 25 avril 2019, son jet privé, un Gulfstream GV-SP enregistré au nom de Plan D, LLC et portant le numéro de queue N212JE, avait en effet volé de Paris à Rabat et est revenu 9 heures plus tard…

Epstein a été arrêté aux Etats-Unis le 6 juillet alors qu'il revenait de Paris et était à l'époque « sur le point d'appuyer sur la gâchette » pour acheter une vaste propriété au Maroc, révèle le journaliste Michael Wolff qui lève le voile sur les derniers mois du milliardaire dans son dernier livre « Too Famous : The Rich, the Powerful, the Wishful, the Damned, the Notorious » à paraître le 19 octobre et dont les bonnes feuilles ont été éventés à la presse.
Pas de traité d'extradition...
Si la transaction avait eu lieu, cela aurait été important car le Maroc n'a pas de traité d'extradition avec les États-Unis, a indiqué l'auteur du livre.
À bord du vol de retour se trouvait la petite amie d'Epstein depuis sept ans, que Wolff appelle « une jeune femme de Biélorussie qu'il avait inscrite à l'école dentaire » identifiée comme étant Karyna Shuliak.
Il y avait également à bord deux assistants grands et blonds que l'un des amis d'Epstein appelait en plaisantant « le cabinet d'avocats Comely & Comely ».
Epstein s'est rendu à l'aéroport de Teterboro dans le New Jersey et 30 minutes après le début du vol, les pilotes ont été invités à confirmer qu'Epstein était à bord.
Le financier est devenu « soudain alarmé » et a dit à ses pilotes de faire demi-tour, mais on lui a dit que c'était impossible. Des agents fédéraux attendaient Epstein et l'ont arrêté pour trafic sexuel alors qu'il descendait les marches de son avion…
Le livre révèle qu’à l’époque, Epstein pensait qu'il y avait « un accord à conclure » sur ses accusations de trafic sexuel, notamment contre Trump et Clinton. Selon Wolff, qui raconte ses visites aux domiciles d'Epstein à New York et à Paris, le pédophile pensait qu'il y avait deux scénarios derrière son arrestation en 2019. Il pensait que la Maison Blanche de Trump, par l'intermédiaire du Département de la Justice, essayait de faire en sorte qu'Epstein « revienne et révèle les secrets sexuels de Bill Clinton », écrit Wolff.
L'autre scénario était que les procureurs de New York, qui enquêtaient sur les affaires commerciales de Trump, ont ordonné son arrestation pour « faire pression pour qu'il se retourne contre Trump ».
Wolff se souvient aussi d'une visite au domicile d'Epstein à New York en 2019 où il a entendu des discussions avec Steve Bannon, ancien conseiller de Trump, et l'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak sur la façon de restaurer son image. Une suggestion était qu'Epstein apparaisse dans les émissions 60 minutes, CBS This Morning ou soit interviewé par Rachel Maddow, mais Bannon a déclaré que ce serait difficile...