
n°845.Bernabé López García : « Il y a 100 ans, on disait déjà que le Maroc avait plus d’influence sur l’Espagne que l’inverse »
La Réunion de haut niveau (RHN) Maroc-Espagne est prévue pour le 1er février. Quel regard portez vous sur les relations entre Rabat et Madrid depuis le soutien affiché par le gouvernement espagnol à la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara ?
Je crois que nous traversons une période d’équilibre instable dans les relations entre le Maroc et l’Espagne. Je dirais que tout ne tient qu’à un fil, et que pour le moment, les objectifs de respect mutuel, de transparence et de communication permanente que les deux gouvernements n’ont pas encore été pleinement atteints. C’est ce qui explique le fait que le parti socialiste espagnol (PSOE) se soit démarqué de ses coreligionnaires au Parlement européen lors du vote de la résolution critique envers la politique des droits de l’Homme du Maroc. Et ce, par peur d’un mécontentement du Maroc qui compromettrait la RHN du 1er février. Je me dois de rappeler qu’il y a 100 ans en 1923, Manuel Azaña - le futur président de la république espagnole durant les périodes les plus difficiles de son histoire - disait en pleine guerre du Rif qu’« aveugle (aveuglé par son orgueil) sera celui qui n’ avertit pas que les Maures ont plus d’influence sur l’Espagne que nous autres Espagnols sur le Maroc ». Cela n’a pas changé. Le Maroc continue de conditionner la politique espagnole, plus que l’inverse et ce déséquilibre décrit bien à mon sens le climat des relations que les communiqués officiels proclament.

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