Attaqué par Ramid, Benkirane prépare sa sortie
Entre Abdelilah Benkirane qui ronge son frein au PJD depuis son éviction de la Primature et Mustapha Ramid qui a choisi de rallier ventre à terre les forces du Palais, rien ne va plus.
Ce n’est pas une surprise, les deux hommes ne se croisent plus, mais ce dernier a attendu la curée du roi pour se fendre d’un post Facebook en réaction aux accusations à peine voilées de l’ancien chef du gouvernement à son endroit formulées le 21 octobre dans le cadre d’un conclave. Benkirane lui avait asséné, sans le citer nommément, un coup de canif en rappelant son peu d’entrain à faire campagne pour les législatives anticipées de 2011, Ramid ayant choisi à l’époque de s’éclipser pour cause de pèlerinage du Hajj.
Dans son message, Ramid a insisté pour dire qu’il avait sillonné le pays, citant les localités qu’il avait visitées à son retour de La Mecque s’interrogeant sur les raisons de l’offensive du secrétaire général du PJD alors que celui-çi l’avait proposé en tête de liste pour son Exécutif, voire comme membre du secrétariat général à l’issue du 7e congrès.
Pour lui, seul son refus de voir son chef déchu briguer en catimini un troisième mandat à la tête de la formation islamiste, aujourd’hui déchirée par ce dilemme faustien, peut expliquer cette attaque en règle. Pour sa défense, Ramid assure qu’il avait exprimé son avis depuis deux ans.
Une sortie médiatique imminente de Benkirane
Alors qu’au sein du PJD l’on craint désormais que cette guéguerre entraine la formation politique vers une fragmentation comme celles subies par les partis issus du Mouvement national (Istiqlal et USFP), des sources proches de Benkirane assurent que celui-ci a pris la décision de prendre les devants lors d’une sortie médiatique imminente dans laquelle il compte se positionner contre ses détracteurs au sein du PJD, en rappelant qu’il a toujours veillé à l’unité du parti, qu’il a été l’objet d’un complot interne fomenté par des traitres et qu’il n’a jamais été associé, alors qu’il dirigeait l’ancienne coalition gouvernementale, au fiasco du programme Manarat d’Al Hoceima.
Une réponse du berger à la bergère en somme : pour lui, selon les des sources internes au PJD consultées par Le Desk, la communication de Ramid via les réseaux sociaux n’est qu’une commande de ses nouveaux chaperons au sein du Palais qui l’ont poussé à réagir opportunément dans le sillage de la mise au pas du champ politique orchestrée après le rapport Jettou sur la crise rifaine.
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