En France, M’jid El Guerrab mène la contestation contre la sélection par l’argent des étudiants étrangers

Député des Français établis à l'étranger (9e circonscription), M'jid El Guerrab, est révolté par les nouvelles mesures sur les droits d'inscription des étudiants étrangers. Il co-signe, avec jusqu’à présent 32 autres députés français, une tribune publiée par Le Point Afrique, pour dénoncer notamment les risques d’exclusion des étudiants internationaux pour des raisons économiques
Le Premier ministre français, Edouard Philippe, a présenté, la semaine passée, sa stratégie « d'attractivité pour les étudiants internationaux ». Dans ce plan figure une mesure qui consiste à augmenter le montant des droits d'inscription dans l'enseignement supérieur public pour les étudiants extracommunautaires, « ce qui implique une forte hausse de leurs frais de scolarité. Autant dire une nouvelle taxe prise sans concertation et sans considération de revenu ou de situation sociale », note M’Jid El Guerrab.
« Ainsi, alors qu'une licence coûte aujourd'hui en moyenne 170 euros par an, un master 243 euros et un doctorat 380 euros, les étudiants étrangers hors Union européenne devront payer respectivement 2 770 euros pour la licence et 3 770 euros pour un master ou un doctorat, soit plus de 15 fois le montant actuel ! », relève le député de la 9ème circonscription.
« Si je partage l'opinion selon laquelle nous devons mieux accueillir pour attirer davantage d'étudiants, cette forte hausse des frais de scolarité, réservée aux seuls étudiants extracommunautaires, pénalise grandement les étudiants africains, qui représentent 45 % des étudiants étrangers et sont tendanciellement issus de milieux socio-économiques beaucoup moins favorisés que les autres », écrit El Guerrab
« Les risques encourus avec une telle mesure sont graves : non seulement le nombre d'étudiants étrangers en France est susceptible de chuter, en raison d'un « effet d'éviction » dénoncé par la Cour des comptes dans son rapport de la semaine dernière, mais cela risque également d'accroître l'exclusion des étudiants internationaux pour des raisons économiques. J'y vois une rupture du principe d'égalité, qui aboutira à ce que seuls les étrangers les plus fortunés pourront étudier en France. Cette sélection par l'argent va à l'encontre de notre tradition républicaine », poursuit-il.