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15.08.2019 à 19 H 28 • Mis à jour le 06.01.2024 à 13 H 10
Par
Enquête

Alberto et Linda Pinto, les amis au Maroc de Jeffrey Epstein

Alberto et Linda Pinto, célèbres designers de la jet-set mondiale étaient les contacts privilégiés de Jeffrey Epstein au Maroc. Archives/Harcourt
Le richissime financier accusé d'abus sexuels sur mineures, mort dans une prison à Manhattan le 10 août dans des conditions encore obscures entretenait une amitié durable avec le célèbre architecte d’intérieur franco-marocain Alberto Pinto et sa sœur Linda qui a hérité de son agence après son décès en 2012. A chaque escapade au Maroc, les «Lolita Express» de Jerry Epstein atterrissaient à Tanger où les Pinto possèdent une demeure seigneuriale…

Au Maroc, pour le multimillionnaire américain Jeffrey Epstein accusé de prédation sexuelle sur mineures et retrouvé mort le 10 août dans sa cellule d’une prison de Manhattan, tous les chemins menaient à Tanger, cité sulfureuse adulée par la Beat Generation.


S’il a fait le taxi pour son ami Bill Clinton le 13 juillet 2002 faisant une boucle par Rabat où l’ex-président des Etats-Unis était convié pour assister au mariage du roi Mohammed VI et de la princesse Lalla Salma, son jet privé à bord duquel se trouvait ses rabatteuses Ghislaine Maxwell et Sarah Kellen ainsi que le mannequin Cindy Lopez (mineure à l’époque) et le prince britannique Andrew, avait fait auparavant escale à Tanger en provenance de Nice, comme nous l’avons montré dans notre précédente enquête.


Lire aussi : Les « Lolita Express » de Jeffrey Epstein ont fait escale au Maroc


Le plan de vol du Boeing 727 de Jeffrey Epstein établi par son pilote David Rodgers consigne l'escapade marocaine de juillet 2002.


Un an auparavant, arrivé d’Espagne sur son autre jet, Epstein passait aussi la nuit du 8 au 9 mars 2001 à Tanger avant de repartir pour Londres. A bord, se trouvait son « esclave sexuelle » Virginia Giuffre, née Roberts, principale plaignante de l’affaire Epstein contre le prince Andrew, et une célébrité connue mondialement, le décorateur Alberto Pinto, fils d’un argentin et d’une mère tangéroise né en 1943 à Casablanca et décédé en France en 2012, ainsi que sa sœur Linda, héritière de son agence…


Epstein accompagné de son esclave sexuelle Virginia Roberts a voyagé à Tanger en mars 2001


Jeffrey Epstein a emmené son « esclave sexuelle » adolescente dans une escapade de sept jours en jet privé avant de la prostituer au Prince Andrew à Londres en 2001, rapportait déjà la presse britannique en 2015. Leur trip les a menés de Palm Beach en Floride, au Canada, puis Paris.


Virginia Roberts Giuffre avec le prince britannique Andrew, accusé d'avoir profité du réseau sexuel d'Epstein. À droite, Ghislaine Maxwell. Archives


Une fois à Paris, ils ont rejoint l'architecte d'intérieur Alberto Pinto et sa sœur Linda Pinto avant de prendre l'avion pour l'Espagne, Tanger puis Londres, où Roberts affirme dans son acte d’accusation qu'elle a été payée (au tarif de 15 000 dollars la nuit) pour coucher avec le Prince Andrew.


Incarnation de l'excellence de la « French Touch » appliquée à la haute décoration, Alberto Pinto qui possédait également la nationalité française, puis sa sœur Linda ont multiplié les créations pour sublimer des intérieurs raffinés et luxueux.


Riche intérieur tangérois signé Alberto Pinto. Archives


Châteaux en Angleterre, palais au Moyen-Orient, yachts d'exception, jets privés, hôtel de charme dans le Bordelais, demeures de prestige en Californie, lofts et appartements contemporains à Londres, à New-York à Paris, et autant de riads et villas de grand luxe à Marrakech (dont celle d’Ali Bongo) et à Tanger… portent la signature Pinto.


L'intérieur de la demeure parisienne de Pinto dont les oeuvres d'art ont été dispersées lors d'une vente de Christie's en 2017


Jeffrey Epstein a aussi été son client attitré. Alberto Pinto, dont les coordonnées (tant à l'international qu'au Maroc) figurent sur son fameux « black book » qui répertoriait tous les contacts du fortuné et supposé pédophile, est l’auteur du très luxuriant décor euro-orientaliste de son hôtel particulier Beaux-Arts de 21 000 pieds carrés à New York.


Les coordonnées d'Alberto Pinto figurent sur le carnet d'adresses de Jeffrey Epstein, dont celles au Maroc


La clientèle de Pinto comprenait des princes, des moguls et des capitaines d'industrie, et Epstein aspirait clairement à cette provenance et à cette histoire. Il pilotait Pinto dans ses avion privés, comme d'autres architectes et designers (Jean-Michel Gathy, Ricardo Legorreta et Peter Marino sont également répertoriés dans les carnets de vol d'Epstein), et vivait comme un pacha moderne dans des pièces richement décorés de velours de soie, comme cette salle à manger en cuir doré rehaussée d’une peinture orientale montrant une femme tenant une pipe à opium et caressant une peau de lion rugissant ou encore ces salons aux fauteuils tapissés de peaux de léopard…


A Tanger, comme à Paris, Alberto Pinto possédait une maison seigneuriale courue par la jet-set mondiale, là où Jeffrey Epstein et son harem étaient invités à prolonger la fête après leurs frasques aériennes…

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