Accusé de conflit d’intérêts, Hassan Belkhayat répond : «Je ne suis plus membre du RNI depuis 2017»
SouthBridge A&I est à nouveau au cœur d’une polémique. Le cabinet chapeauté par Hassan Belkhayat vient de décrocher un marché 14,5 millions de dirhams pour élaborer le plan de développement régional (PDR) de la région de Guelmim-Oued Noun, comme révélé le 28 juin par Le Desk. Une prestation qui couvre également l’accompagnement de la région dirigée par Mbarka Bouaida dans la mise en œuvre du programme.
S’il est habituel que des collectivités territoriales s’adjoignent les services de consultants pour la réalisation de certains projets, le marché de SouthBridge a particulièrement retenu l’attention. En raison d’abord du caractère jugé exorbitant de l’enveloppe allouée, qui, à titre de comparaison et en dépit du fait que son objet soit nettement plus étendu, équivaut aux marchés de six régions réunies (Rabat-Salé-Kénitra, Marrakech-Safi, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Beni Mellal-Khenifra, Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla Oued Eddahab). D’autant que le concurrent de SouthBridge – un groupement composé par Valyans et Grant Thornton Conseil – a été écarté par la région bien qu’il ait présenté une offre moins disante (11,6 millions de dirhams). Il aurait toutefois buté sur un aspect d’assiette technique rédhibitoire.
La réalité est que la polémique se nourrit surtout par le fait que Hassan Belkhayat est présenté dans la presse comme membre du Rassemblement national des indépendants (RNI), le parti de Mbarka Bouaida (Médias24 a cependant corrigé depuis son article initial ayant participé à alimenter la vive controverse).
C’est ce mélange entre politique et business qui a valu par le passé au cabinet et à des responsables du RNI des accusations de conflits d’intérêts. À peine nommée en 2017, Lamia Boutaleb, l’ancienne secrétaire d’État au Tourisme, avait confié à Hassan Belkhayat, dont le cabinet venait à peine d’être créé, et alors qu’il était membre du bureau politique du parti de la Colombe, un marché de plusieurs millions de dirhams, avant de faire marche arrière sous la pression de l’opinion publique et même du ministre de tutelle de l’époque, Mohamed Sajid.
Belkhayat fait-il toujours partie du RNI ou de sa galaxie d’influence comme il est régulièrement soupçonné de l’être ? Contacté par Le Desk, le consultant livre une réponse tranchée : « Il est notoire et officiel que je ne suis plus membre du RNI depuis fin 2017 et je n'ai plus aucun lien avec aucun parti », réagit-il. « Je me consacre uniquement au développement de SouthBridge, un cabinet 100 % marocain, employant et formant des capacités marocaines et africaines, au service de notre pays et de notre continent », ajoute, pas peu fier, l’ancien partner chez McKinsey.
Questionnée par Le Desk sur le volet politique central à l’affaire, la présidente de la région Guelmim Oued-Noun n’a pas été en mesure de nous répondre à la publication de cet article.
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