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06.11.2021 à 01 H 33 • Mis à jour le 06.11.2021 à 01 H 57 • Temps de lecture : 4 minutes
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n°721.L’ONU confirme que les camions algériens s’étaient engagés dans une zone à haut risque

Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU a confirmé que les camions algériens ont été carbonisés non loin de la localité de Bir Lahlou, au sud-est du mur de défense des FAR. Une « zone à restrictions limitées », selon la Minurso, mais exposée aux hostilités depuis que le Polisario a renié, il y a un an, l’accord de cessez-le-feu de 1991

Lors de son briefing de mi-journée ce 5 novembre, Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général des Nations Unies, a répondu à des questions de la presse à propos de la destruction de deux camions algériens à l’extrême sud-est du territoire du Sahara Occidental.


Jusqu’ici, seul le site spécialisé algérien Mena Defense avait livré des coordonnées précises du lieu de l’incident, non loin de la localité de Bir Lahlou, à quelques dizaines de kilomètres au sud-est de la ceinture de défense des Forces armées royales (FAR), tandis que la présidence de la république algérienne était demeurée évasive, prétendant que les véhicules se trouvaient à l’arrêt sur le tracé d’une route commerciale longue de 3 500 km, partant de Ouargla en territoire algérien et aboutissant à Nouakchott, capitale de la Mauritanie.


Farhan Haq a indiqué que la Minurso « s'est penchée » sur l’incident, une information déjà éventée par la diffusion de photographies montrant des Casques bleus inspectant les épaves des camions. En revanche, le porte-parole adjoint informe que l’ONU a « appris l'incident le 2 novembre, c'est-à-dire il y a trois jours », mais ne dit pas que les faits se seraient effectivement déroulés la veille, faute probablement de données irréfutables, alors que la partie algérienne avait assuré, accusant le Maroc, que l’incident visait à torpiller ses festivités du 1er novembre.


Alger a sciemment omis de préciser les lieux

« La Minurso a alors pu envoyer une patrouille initiale sur le site de l'incident allégué le lendemain, 3 novembre. Et nous pouvons maintenant confirmer que le site se trouve dans la partie orientale du Sahara occidental près de Bir Lahlou. La Mission a observé deux camions immatriculés en Algérie garés parallèlement l'un à l'autre. Les deux camions ont subi d'importants dommages et ont été carbonisés », précise Haq.


Les Algériens ont, dans leur communication officielle, omis volontairement de préciser l’endroit exact où se sont déroulés les faits, alors qu’ils affirment avoir soigneusement étudié les circonstances de l’incident avant de porter leurs accusations sur le Maroc.


A la question de savoir pourquoi les camions se sont écartés de la route pour pénétrer dans « une zone considérée comme militarisée et qu'il existe déjà un poste de contrôle frontalier entre la Mauritanie et l'Algérie », le responsable onusien a répondu : « Je n'ai aucune explication sur la raison pour laquelle les camions sont là où ils sont. C'est une question qui est à l'étude (…) ».

 

Si Farhan Haq évite de répondre à la question subsidiaire portant sur le fait que la Minurso « n’a pas couvert l’incident », celui-ci précise que les informations fournies par la mission de l’ONU « portent sur la présence des véhicules endommagés ».

 

L’ONU enquête toujours sur l’incident

Les Nations Unies parlent de « premiers résultats » de leurs observations sur le terrain et n’ont donc, en tout cas officiellement et pas à ce stade de l’enquête, de détails à livrer sur les événements qui ont pu causer la destruction des véhicules algériens.


Le cessez-le-feu entré en vigueur en 1991 sous les auspices de l’ONU ( l’Accord militaire a été paraphé le 24 décembre 1997 par Brahim Ghali pour le Polisario et Bernd S. Lubenik, Major général et commandant en chef pour la Minurso, puis en janvier 1998 entre les FAR et la Minurso), divise le territoire du Sahara Occidental en cinq parties : une zone tampon (Buffer Strip) de 5 km de large longeant le versant sud et est du mur de défense marocain, deux zones restreintes (Restricted Areas), l’une de 30 km de large le long du versant ouest du mur, et l’autre de 25 km de large le long du versant est du mur. Enfin, deux zones à restrictions limitées (Areas With Limited Restrictions), correspondent aux deux vastes étendues restantes du territoire de part et d’autre des bandes susmentionnées.


Le rapport de force militaire au Sahara. Infographie Le Desk. Tous droits réservés.


Bir Lahlou et ses environs se situent dans une zone à restrictions limitées, mais néanmoins relativement proches du berm, selon l’accord qui, faut-il le préciser, a été renié par le Polisario dès le 4 novembre 2020, au lendemain des événements de Guerguerat. Depuis, le mouvement de Brahim Ghali mène ostensiblement des opérations de harcèlement tout le long du mur de défense des FAR, les dernières en date ont même vu, plus au nord, la présence de journalistes internationaux conviés par le Polisario et ce jusqu’à la zone tampon. Dans les faits, toute cette zone est donc militarisée.


De ce fait, la présence des camions algériens de fret routier, côte à côte et à l’arrêt hors-piste dans une zone à haut risque intrigue. L’explication qui voudrait qu’ils aient pu décider de bifurquer si loin du tracé de la route conventionnelle au motif d’éviter un ensablement, pour s’engager sur un terrain inconnu, potentiellement miné et exposé à des échanges de tirs, interroge tout autant. Ce qui les a poussés sur ce chemin de mort reste donc encore à élucider, qu’il y ait eu accident ayant causé un embrasement, déflagration de mines, guet-apens, ou bombardement.

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