S’il y a une ville qui représente la beauté des majestueuses montagnes de l’Atlas, c’est bien Ifrane, située à quelques kilomètres des deux grandes villes touristiques que sont Fès et Meknès.
En 2013, elle figurait au podium d’un classement apocryphe des « villes les plus propres du monde », mais sa renommée est bien plus ancienne que la carte postale qui lui vaut son surnom galvaudé de « Petite Suisse du Maghreb ».
Facilement accessible grâce à la route expresse qui mène à la ville à travers des routes montagneuses d’une beauté divine, Ifrane, la « cachette », l’abri, l’antre ou le refuge, selon les diverses traductions libres de son nom en tamazight, fait référence aux très nombreuses grottes naturelles creusées par le temps géologique, comme celle de Tizquite, et les sources d’eau cristallines et abondantes, qui ont façonné sa région, assurément l’une des plus attrayantes du cœur du Moyen-Atlas.
Des atouts naturels d'une beauté époustouflante
Des atouts naturels exceptionnels ont fait, depuis le Néolithique, de cette cité alpestre, perchée à quelque 1 700 mètres, un lieu de présence humaine aux vestiges archéologiques remontant à la Préhistoire, il y a 50 000 ans, encore méconnus. La région sera habitée plus tard par une population issue de deux grandes tribus berbères : les Ait Mguild et les Ait Mrir, tout comme une branche des Aït Seghrouchen, nomadisant sur les verts pâturages de Timahdite et Azrou jusqu’aux confins du pays Zayane.
Surprenante aux yeux de ses visiteurs, datant des années 30, les bâtisses contemporaines d’Ifrane aux toits pentus pour résister aux hivers enneigés, lui confèrent cette allure de village montagnard et de station de sports d’hiver à l’urbanisme typiquement européen, en témoignent ces maisons à colombages au style alsacien qui accueillent des cigognes sur leurs cheminées de pierre.
Monument tutélaire, le lion de pierre trône au centre-ville et reste l’un des emblèmes de la cité. Il est certainement l’un des plus photographiés dans toute la région. L’auteur de cette sculpture en pierre, qui date de la Seconde guerre mondiale est attribué, tantôt à un prisonnier allemand, tantôt à un français, le girondin Henri Moreau.
Impossible de ne pas être subjugué par la beauté et le charme envoûtant d'Ifrane, le temps d'une escapade dépaysante aux odeurs parfumées d’essence du cèdre et du Thuya qui ravira tous les sens de ses visiteurs.
D’un climat rafraîchissant et tempéré selon les saisons, le versant nord des montagnes du Moyen-Atlas étant l’un des reliefs les plus arrosés du Maroc.
En hiver, de novembre à fin mars, Ifrane se pare souvent d’un somptueux manteau immaculé, offrant ainsi un panorama naturel époustouflant et des plus attrayants.
Le temps semble alors s'arrêter sur les sommets et les vallées à perte de vue. C'est le moment de profiter de cette splendeur en faisant de la luge ou en marchant dans la neige.
Et pour les afficionados des sports de glisse, emmurée par la plus grande et remarquable cédraie au monde, écrin du « Cèdre Gouraud », un vénérable ancêtre sylvestre de 800 ans, la station de ski de Michlifen, « flocon de neige » en tamazight, offre, à 1800 mètres d’altitude, cinq domaines skiables dévalant son immense cratère d’origine volcanique.
Mais la neige n’est pas tout à Ifrane. Au, printemps, elle réjouit par la richesse de sa flore et la faune, ses étés la baignent d’un climat sec et agréable pour les sorties pédestres.
De nombreux parcs et espaces verts entourent la ville et dont regorgent ses environs, ses lacs naturels et ses cascades qui versent les eaux dans les belles vallées environnantes. L’un des plus fréquentés reste celui du centre-ville, appelé « La Prairie des Amours » qui fait face au Palais Royal, lieu de villégiature estimé par Feu Hassan II.
Il est entouré d’immenses arbres et de fleurs et est doté de pistes pour la promenade. Un endroit parfait pour la détente.
Un des atouts d’Ifrane est le fameux Parc national d’Ifrane, lieu de prédilection pour les amoureux de la nature et de la beauté des paysages panoramiques.
S’y promener est un véritable plaisir pour les yeux. Les chemins de randonnées dans ce parc sont parmi les plus beaux du Maroc, grâce à la richesse et la diversité de sa faune et sa flore (cerfs, sangliers…).
Et pour les plus observateurs, dans cette biodiversité époustouflante, c’est aussi la chance d'apercevoir des macaques de Barbarie que l’on croise aussi sur la route entre Ifrane et Azrou.
Très apprécié par les marcheurs, le Parc naturel d’Ifrane reflète parfaitement le charme et la magie de la nature exceptionnelle de la ville et sa région qui accueillent, outre le grand massif de cèdres, qui se caractérise par sa verdure persistante, des lacs (Dayet Aoua, Dayet Hachlaf, Afernnourire) et de sources d'eau comme celles de Vittel et ses cascades constituant un but de promenade idéal.
Il faudra alors longer la rivière pour découvrir la forêt d’érables et de peupliers que dévalent les eaux de la source. Dès le printemps, de petites promenades à cheval sont proposées pour atteindre les rapides plongeant le voyageur dans un environnement bienfaisant. Les adeptes des sports d'eau pourront alors s'adonner au pédalo sur ses étangs ou au kayak dès que le soleil reprend ses droits.
Ifrane offre un autre cadre bucolique sous ses platanes lorsque le climat devient plus clément. D’abord par une promenade en ville au bord du petit train pour aller à la découverte de manière ludique et agréable de ce petit coin de paradis.
On le sait peut-être un peu moins, mais Ifrane est sans doute l’un des meilleurs centres d’estivage au Maroc, une très belle oasis de fraîcheur particulièrement fréquentée par temps chaud.
Ses richesses naturelles en font un pôle touristique de prédilection pour les randonnées pastorale et possède une station expérimentale pour l’étude des comportements des animaux, la chasse au sanglier, et ses lacs sont tout aussi incontournables pour la pêche en eau douce.
Outre les sites touristiques, qui restent parmi ses principales attractions, Ifrane compte, selon le CRT, 41 sites à fort intérêt naturel (cascades, lacs, sites géologiques, belvédères, espaces forestiers …), 8 sites d’héritage (Cathédrale, Rocher Akchmir, Koudiat…), 5 sites de récréation (jardins, places…)
Il faut aussi souligner que la ville a aussi sa renommée estudiantine. La fameuse Université Al Akhawayne, fruit d’un partenariat maroco-saoudien, se trouve en plein milieu d’une végétation luxuriante. Elle a été créée en 1993 et reste l’une des plus importantes du Maroc. Elle dispose de tous les équipements dignes des plus grandes universités mondiales y compris sa propre mosquée, une fierté pour la cité.
En allant vers la Zaouia Moulay Abdessalam à une dizaine de kilomètres de la ville, le site enchanteur du refuge des cascades demeure une attraction très prisée. Quand les neiges du Haut Atlas commencent à fondre, les cascades sont plus majestueuses. Un endroit idéal pour le pique-nique, ou pour se rafraîchir lors des fortes chaleurs.
Dans les environs immédiats d’Ifrane, les sept sources de l’Oued Oum Rabii constituent la naissance du plus grand fleuve du Maroc. Le site est splendide et ses visiteurs sont nombreux. Des petits restaurants s’y sont implantés offrant une multitude de plats à base de produits du terroir. Il est, selon le Centre régional du Tourisme (CRT), recommandé de s’y rendre au printemps, entre mars et mai où le temps est plus agréable.
Les plans d’eau sont ainsi une attraction favorite des visiteurs et des habitants de la ville. Celui de Zerrouka situé à la sortie de la ville, alimente Ifrane en eau potable et reste l’endroit rêvé des pêcheurs en eau douce.
Ain Mersa, situé à 7 km de la ville attire des visiteiurs en quête de ressourcement et d’inspiration Plus loin, à 20 km, celui de Sidi Mimoun fait partie du circuit des lacs et reste une étape privilégiée. Enfin, le plan d’eau d’Amghass, situé à 26 km d’Azrou, compte parmi le chapelet de plans d’eau aménagés sur cet oued, pour le plaisir des pêcheurs de salmonidés.
L’eau cristalline de Bensmim
La source Bensmim, qui tient son nom de la petite localité de Bensmim, est précisément située à 10 km d’Ifrane et 6 km d’Azrou, dans un paysage naturellement riche du Moyen Atlas tabulaire, encadré au Nord par le bassin Fès-Meknès (entre El Hajeb et Sefrou), au Sud par le Haut Atlas et la vallée de la Haute Moulouya, à l’Est par la vallée de la Moyenne Moulouya et à l’Ouest par la Méséta marocaine.
Un complexe géographique de 4 200 km2 est constitué de vastes plateaux karstiques, surplombant la pleine de Fès-Meknès, avec des altitudes variant entre 1 000 mètres en bordure nord et plus de 2200 mètres à la limite sud du Causse. Le Causse moyen atlasique englobe deux aquifères principaux, ce sont l’aquifère des basaltes quaternaires (nappe de Tigrigra) et celui des calcaires-dolomitiques du Lias.
Sur le plan socio-économique, l’importance majeure de cette nappe réside dans le fait qu’elle assure l’alimentation en eau potable de l’ensemble de villes et centres situés dans la région. Les eaux de la source sont déversées en grande partie dans l’oued de Bensmim après leur passage dans une cascade aménagée. Une eau qui coule paisiblement dans une harmonie avec sa nature environnante.
Pisciculture et cédraie à Azrou
C’est que le Maroc est l’un des rares pays africains dépositaires d’une richesse biologique piscicole devenue un vrai patrimoine national. Le Centre National d’Hydrobiologie et de Pisciculture d’Azrou, dont l’une des missions essentielles est la gestion de ressources piscicoles des eaux continentales allant de la reproduction au suivi de la biodiversité et l’évolution des facteurs environnementaux et écologiques des différents écosystèmes aquatiques, est un lieu qui vaut le détour.
Ses bassins assurent le repeuplement des oueds, rivières et plans d’eau en alvins de truite afin de pérenniser cette richesse nationale d’El Hajeb, Ifrane, Khénifra, Midelt et Sefrou.
La ferme piscicole d’Azrou à Ain Aghbale élève des truites arc en ciel et le saumon, ainsi que les filets fumés. La station de pisciculture de Ras el Ma relevant de ce centre créé en 1957, située à 1 550 m d’altitude, est l’une des stations phares de la préservation cette richesse biologique. Le choix du site de Ras el Ma a été conditionné par la situation géographique, la nature géologique du terrain et la qualité physique et chimique de l’eau alimentant la station.
Dans les premières années de sa mise en service, cette station avait comme objectif essentiel la production d’alevins de truite Fario, mais elle s’est orientée rapidement vers l’élevage d’autres espèces (truites Arc-en-ciel, brochets…).
Des aménagements récents de la station permettent à la production de passer de 600 000 à plus 2 millions alevins de truites Fario et Arc-en-ciel, représentant ainsi un bel enrichissement du patrimoine ichtyologique de l’Atlas.
La station a vu ses missions se diversifier pour englober la salmoniculture pour repeupler les parcours de pêche, l’éducation à l’environnement au profit des écoliers et la sensibilisation aux principaux problèmes écologiques des poissons notamment la surpêche, les méthodes de pêche préjudiciables à l’environnement et la dégradation de l’habitat.
Autre lieu à ne pas manquer : La Maison de la Cédraie et son éco-musée, situés en plein cœur de la forêt d’Azrou, constituent un centre de découverte des écosystèmes de la cédraie, de sa gestion et de ses biens et services. L’infrastructure joue également un rôle de sensibilisation et d’éducation pour les touristes et les habitants au rôle vital que représente la forêt de cèdre pour l’équilibre écologique du Maroc.
Les écosystèmes forestiers marocains, et en particulier les cédraies, constituent sans nul doute un patrimoine naturel d’une richesse exceptionnelle : richesse biologique, richesse économique mais aussi culturelle, peut-on lire sur son site internet de belle facture.
« Le cèdre est aujourd’hui un arbre « symbole ». Symbole de « résistance » aux aléas climatiques, mais aussi « symbole » historique d’un art maghrébin dont les puissantes racines alimentent encore aujourd’hui un fort courant traditionnel ».
Les cédraies sont encore exemplaires au Maroc et maintiennent de vastes régions où « l’ambiance forestière » sévit sur une grande amplitude.
Cet écosystème a également une vocation internationale plus large en raison de sa grande valeur comme patrimoine de l’humanité. Ainsi, le département des Eaux et Forêts a inscrit la cédraie du Moyen Atlas au programme mondial des réserves de biosphères reconnu par l’UNESCO comme une région conciliant la conservation de la biodiversité et le développement durable.
Une expérience d’hébergement unique
L’exploration de ces lieux paradisiaques est immanquablement récompensée par l’expérience presque unique au Maroc de vivre l’atmosphère de chalet alpin dans ses hôtels, gîtes de montagnes et établissements pour randonneurs.
Dans un décor de rêve entre montagnes, forêts et lacs, les plus luxueux fleurent bon l'authenticité conviviale grâce à leurs matériaux naturels : colonnes en pierre de Timahdit, rondins de bois façon lodge du Montana, sapin, ardoises, bois flotté, autant d'éléments élégants et raffinés qui contribuent au repos en toute saison.
Certains sont dotés de spas, parfois aux dimensions exceptionnelles, tout comme une multitude d'activités au goût de la famille, de la salle de fitness aux soins et massage en passant par des piscines baignées de lumières par des verrières.
Ifrane est aussi une destination idéale à budget modeste. Le marché de la ville offre une palette de restauration (snack, sandwich, petits restaurants de charme) au rapport qualité-prix plus que correct, les portions abondantes et le personnel sympathique.
Pour un diner plus chic au coin de la cheminée, il faudra alors se déplacer dans la partie haute de la ville, près de la statue du lion où plusieurs restaurants et hôtels, avec une fourchette de prix plus large et une cuisine plus internationale, proposent aussi bien des tajines que de la truite de l’Atlas.
Ifrane regorge de produits du terroir d’une excellente qualité élaborés par des coopératives de production de confiture et compotes de cerises et de prunes. On y trouve notamment la production de légumes et fruits (cerises, prunes, pommes, figues, nectarines, pêches, amandes, poires…) petits baies rouges, framboises, fraises, miel, plantes aromatiques et médicinales, eaux florales. On peut aussi déguster de bons plats aux morilles, de truite de l’Atlas, viande de caprins, etc.
Pour aller plus loin, visitez : www.ntla9awfbladna.ma
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