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09.10.2019 à 11 H 40 • Mis à jour le 12.08.2020 à 10 H 46 • Temps de lecture : 23 minutes
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Qui mettra fin à la mafia de la Santé au Maroc ?

ENQUÊTE La politique du médicament du ministère de la santé est minée par la persistance d’un milieu de corruption, de connivences et de passe-droits qu’aucun pouvoir ne semble capable d’éradiquer. Dernier scandale en date, le marché public de l’anti-hépatite C accordé en toute illégalité et en grande partie à un « laboratoire fantôme » étranger. Révélations sur une affaire édifiante qui illustre la mal- gouvernance d’un des secteurs d’Etat les plus sensibles

Le démantèlement du « système Bouazza » après la série de scandales révélés par Le Desk, n’a été que pure illusion. A la Santé, une véritable mafia s’est imposée depuis des années s’activant notamment au cœur de la Direction du médicament et de la pharmacie (DMP) pour délivrer des sésames (autorisation de mise sur le marché- AMM) dans des conditions souvent décriées et à travers la passation de marchés publics parfois taillés sur mesure pour des « laboratoires fantômes ».


En février 2018, nous révélions le contenu d’une lettre confidentielle adressée par l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP) au ministre de la Santé. Elle listait les errements de l'Etat, dénué de toute stratégie, menaçant ainsi la sécurité sanitaire du Maroc.

 

Le fléau des « labos fantômes » jamais assaini

Anass Doukkali, qui venait de reprendre le flambeau du ministère après le départ d’El Houcine Louardi, avait promis d’en finir avec le fléau des officines commerciales maquillés en laboratoires fictifs ayant obtenu le statut d’établissement pharmaceutique industriel (EPI) en violation manifeste de la loi 17-04 qui exige de disposer en propre de son site de fabrication, de contrôle et de stockage. Le ministre PPS (qui vient de démissionner du bureau politique de son parti après l’annonce de son retrait du gouvernement) avait ainsi laissé savoir qu’il avait ordonné à la DMP que toute la lumière soit faite sur les autorisations illégales délivrées sous le mandat de son prédécesseur permettant à des intérêts étrangers de s’installer au Maroc et d’importer massivement des médicaments pour la plupart déjà produits localement et dans des conditions tarifaires avantageuses pour les nouveaux entrants. Doukkali envisageait, selon ses intentions déclarées, d’annuler certains autorisations de mise sur le marché (AMM) et des autorisations temporaires (ATU) de génériques commercialisés en violation des dispositions légales en vigueur.


Omar Bouazza (visage cerclé) avec l'ex-ministre de la santé El Houcine Louardi. LE DESK


Qu’a-t-il fait depuis ? Absolument rien. Depuis deux ans, Doukkali a multiplié les sorties alors que le secteur a continué à vivoter au rythme des scandales (Affaire Pedovex que le ministre en personne a tenté d’étouffer, celle du Sophos et ses lots pré-périmés, etc.).


La seconde édition des « Assises nationales du médicament et des produits de santé organisées fin février 2018 n’a servi qu’à enfumer le débat et s’est soldée par un fiasco retentissant.


Pris par le tumulte, Anass Doukkali s’engageait alors devant le Parlement à diligenter une mission d’inspection auprès de la DMP, accusée de tous les maux, tout en promettant monts et merveilles à travers sa stratégie sectorielle pour la période 2017-2021, notamment la création d’une instance de gestion financière et de gouvernance…


Omar Bouazza limogé pour rien ?

Il aura fallu que le Dr. Omar Bouazza, patron de la DMP depuis dix ans, soit cité dans une affaire de trafic d’influence, et accusé publiquement de racket, pour qu’il soit discrètement limogé. Le chef du gouvernement avait alors décidé d’aller plus loin après avoir pris connaissance de deux rapports d’inspection qu’il a diligentés, ouvrant ainsi la voie à des sanctions, mais qui ont au final été classés sans suite.


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