Le 26 juin 2013, après avoir prêté serment, Dominique Strauss-Kahn (DSK) est auditionné par la commission d’enquête du Sénat français sur le rôle des banques et des acteurs financiers dans l'évasion fiscale. En sa qualité d’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et ancien ministre de l’Économie et des Finances, il estime en substance que « le paradis fiscal a des conséquences injustes en ce qu'il prive des États de recettes fiscales ».
Problème : trois mois plus tard, l’ancien locataire de Bercy s’est associé au financier franco-israélien Thierry Leyne dans la banque d’affaires LSK (pour Leyne Strauss-Kahn & Partners), qui détenait 31 sociétés dans des paradis fiscaux, comme l’avaient révélé en 2016 les Panama Papers. DSK était entré dans le capital de LSK, en faillite depuis 2014, à travers son cabinet de conseil casablancais Parnasse International qui, après avoir décroché le statut de Casablanca Finance City (CFC), bénéficiait d’un régime fiscal très attractif comprenant notamment une exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant les cinq premières années.
Un régime fiscal si attractif qu’il a lui-même contribué à dessiner et qui a valu au royaume d’être placé sur la liste grise des paradis fiscaux de l’Union européenne en 2017 avant d’en être retiré en février 2021 à l’issue d’un amendement du cadre régissant la place financière casablancaise. Les documents recueillis par l’ICIJ révèlent que l’ancien directeur du FMI, dès que l’exonération de l’IS dont sa société bénéficiait dans le cadre de CFC a pris fin, a créé en 2018 une nouvelle société au paradis fiscal Ras Al Khaimah aux Émirats arabes unis.
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