Projet Xlinks Maroc-UK : les résidents locaux du Devon opposés à l’emplacement du site industriel

Geoffrey Cox, un député local de Torridge et de West Devon, comtés du sud de l’Angleterre où devrait aboutir le câble électrique sous-marin du projet Xlinks reliant le Maroc à la Grande-Bretagne a récemment entamé des discussions avec son directeur général et fondateur, Simon Morrish. Objectif, rapporte la presse locale : débattre des inquiétudes exprimées à l’élu par les résidents. Ceux-ci réclament de prolonger une période de consultation lancée en novembre dernier et d'examiner les plans d'un site de conversion de 50 acres à Gammaton devant accueillir les installations du projet.
Selon les plans d’Xlinks, le câble sous-marin qui partira de la région de Guelmim-Oued Noun dans le sud du Maroc devrait déboucher au niveau de la localité de Cornborough, puis se prolonger sous terre de Cornborough à un site de convertisseur proposé de 50 acres à Gammaton dans la paroisse d'Alverdiscott et Huntshaw, point de connexion prévu avec le réseau électrique national britannique à la sous-station d'Alverdiscott.
Le député, qui a visité le site et rencontré plus de 80 résidents lors d'une réunion publique à Alverdiscott, a discuté plus avant des plans avec Morrish et les préoccupations de la communauté locale concernant « l'adéquation de la consultation et le site proposé de la station de conversion ».
Le député a déclaré avoir appelé le dirigeant de Xlinks à prolonger la période de consultation et à revoir l'emplacement proposé pour la construction du site industriel de 55 acres pour la conversion et le stockage de l'électricité. « Je suis très heureux qu'il ait accepté de le faire », a affirmé Cox.
« Bien que je comprenne l'importance pour le Royaume-Uni de diversifier ses sources de production d'énergie dans un monde de plus en plus imprévisible et hostile, ma priorité est de veiller à ce que nos communautés rurales locales ne soient pas ignorées et que leur voix soit entendue. Le patron d’Xlinks s'est engagé à rester en contact étroit avec moi et à mener une consultation approfondie avec la communauté locale avant de soumettre toute demande d'aménagement », a poursuivi l’élu.
Pour rappel, Xlinks s'est reposé sur une environnementaliste, réseautée à Rabat, Fabienne Serfaty, pouvant appréhender les questions en lien avec l'impact environnemental mais aussi la durabilité et l'impact social du projet.
En octobre dernier, la présidente de la région de Guelmim-Oued Noun, Mbarka Bouaida, avait fourni des détails supplémentaires quant aux zones marocaines devant être couvertes par le projet de Xlinks et dont le foncier a été sécurisé. Dans des déclarations accordées au média qatari AlJazeera.net, Bouaida précisait qu'il est question d'Al Mahbès, relevant de la province d'Assa-Zag, mais aussi des communes de Lamssid et Chbika, au niveau de la province de Tan Tan.
Alors que les promoteurs de l’ambitieux projet continuent de mener tambour battant leur campagne de communication pour convaincre autant l’opinion britannique que les investisseurs sur l’idée, la faisabilité et les bienfaits d’Xlinks, un autre débat agite l’Exécutif britannique : Bien que le Maroc soit perçu comme un ilot de stabilité en Afrique du Nord, les politiques anglais demeurent dans l’expectative et leur décision de soutenir ce mégaprojet prend désormais en compte ces questions d’exposition à un risque de dépendance énergétique (8 % de la demande à satisfaire pour Xlinks), la guerre en Ukraine et ses effets sur les liaisons gazières Nord Stream avec la Russie étant présents dans tous les esprits.
©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.