Le « Diagoras », inauguré par le roi, perd son pavillon marocain
La compagnie maritime Africa Morocco Link (AML) fruit d’une alliance entre le groupe grec Attica et BMCE Bank Of Africa « va-t-elle finir comme les précédentes tentatives de relancer le pavillon marocain ? », s’interrogeait récemment le site Maritime News qui affirmait que celle-ci « rencontre plusieurs difficultés depuis son lancement ».
Ainsi, après avoir abandonnée la ligne Nador-Almeria qu’elle n’est arrivée à exploiter que durant deux mois, la compagnie maritime vient de retirer de sa flotte le « Diagoras », premier navire inauguré par le Roi Mohammed VI en 2016. Des images diffusées le 1er janvier par les milieux maritimes montrent des officiers baissant le pavillon marocain qui flottait sur le pont du navire pour le remplacer par le grec.
L’acquisition du navire avait suscité une polémique mémorable au sein du ministère des Transports. Le ministre Aziz Rabbah avait ordonné le limogeage de Reda Chakour, alors directeur de la Marine marchande, qui avait refusé d’immatriculer le « Diagoras » dans des délais qui violaient la procédure réglementaire.
Joint à l’époque des fairts par Médias24, M’fadel Lahlaissi, président d’AML, avait confirmé les faits : « Othmane Benjelloun, président du groupe BMCE, a fait acte de patriotisme en voulant ressusciter le pavillon marocain. Il n’a pas voulu démarrer la compagnie, ni la présenter à Sa Majesté, avec des ferries affrétés. Il voulait que l’on démarre avec au moins un ferry en acquisition ».
En mai 2017, un second navire, le « Morocco Star » avait été placé sous pavillon marocain, tel que son prédécesseur, le « Diagoras », « ce qui permet à AML de disposer d’une flotte à 100 % marocaine, une fierté pour le pays », tenait à préciser M’fadel Lahlaissi, interrogé par L’Economiste.
« En moins de six mois, AML a acquis deux navires battant pavillon marocain et continuera à se développer et à relever le pavillon marocain encore plus haut », soulignait Lahlaissi. Il affirmait d’ailleurs que d’autres bâtiments devaient suivre.
Le groupe devrait sous peu se lancer dans d’autres lignes, telles que Nador-Almeria et d’autres à plus long trajet telles que Tanger Med-Sète. Pour chaque ligne, la réglementation impose d’avoir au moins un navire en propriété et à moyen-terme, AML a en projet d’arriver à en acquérir une demi-douzaine pour satisfaire ces différentes lignes, affirmait ses promoteurs...
Pour 2019, la société pensait même, selon les mêmes sources, à ouvrir des lignes sur l’Italie, le Moyen-Orient et surtout l’Afrique subsaharienne.
« A ce jour, la compagnie maritime n’a pu atteindre aucun des objectifs qu’elle s’était fixée : les lignes Nador-Sète, Tanger Med-Sète ou Tanger Med-Gênes sont restées des vœux pieux », précise-t-il, pointant du doigt « l’absence d’une autorité compétente pour veiller au respect des engagements pris par les compagnies maritimes (…) plus grand défi à relever par le secteur », précise cependant Maritime News.
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